altAu Mali, malgré une certaine normalisation politique, le conflit armé, qui dure depuis bientôt deux ans, rend difficile l'accès aux soins de santé pour les habitants du nord du pays. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) leur vient en aide en continuant de soutenir certaines structures de santé.

« Dans le nord du Mali, l’accès aux soins de santé reste critique pour la population. Les conséquences du conflit se ressentent sur le fonctionnement des structures de santé, qui peinent énormément à répondre aux besoins des gens, sans un soutien extérieur », explique Christoph Luedi, chef de la délégation du CICR au Mali.

Après la débâcle des services publics qui a suivi le début de la crise en 2012, les structures de santé n’ont plus été en mesure de remplir normalement leur mission. Aujourd’hui, l’administration malienne, notamment dans le domaine de la santé, tarde encore à se redéployer dans le nord du pays. 

« Dans ces conditions, beaucoup de Maliens, notamment les enfants en bas âge et les femmes enceintes, particulièrement vulnérables, mais aussi les blessés de guerre, ont de grandes difficultés à se faire soigner. Il est donc important que nous poursuivions l’action médicale que nous avons mise en place dès le début du conflit», explique Kathrine Zimmermann, coordonnatrice santé du CICR au Mali.

L’hôpital régional de Gao et le centre de santé de Kidal

L’hôpital de Gao, principale structure médicale dans le nord du pays, fonctionne depuis mai 2012 grâce au soutien du CICR, qui lui fournit régulièrement le matériel médical et les médicaments nécessaires. Les patients hospitalisés sont ainsi pris en charge gratuitement. 

De janvier à octobre 2013, cet hôpital a assuré plus de 19 000 consultations, 4 000 hospitalisations et 878 accouchements. Il a aussi pris en charge 435 blessés.

Par ailleurs, un générateur de 150 KVA a été installé à l'hôpital et les 100 litres de carburant que le CICR fournit chaque jour garantissent l’autonomie de l’établissement en énergie, ainsi que son fonctionnement 24 heures sur 24.

Le personnel de l’hôpital est renforcé par une équipe médicale du CICR. Constituée d'un chef de projet, de deux chirurgiens, d'un gynécologue obstétricien, de deux anesthésistes et de deux infirmiers, elle continue de prodiguer des soins au quotidien.

Au centre de santé de référence de Kidal, un chirurgien du CICR assure également une présence régulière. Le CICR soutient ce centre en lui procurant des médicaments. Les patients nécessitant des soins chirurgicaux (blessés, césariennes, etc.) sont entièrement pris en charge par le CICR, les cas les plus graves étant évacués sur l'hôpital de Gao.

Les blessés par arme qui ne peuvent être soignés à Kidal ou à Gao sont transférés à Niamey ou à Bamako. Depuis janvier 2013, 29 transferts ont ainsi été effectués par le CICR.

Les soins de santé de santé primaires, une priorité en zone rurale

Afin de faciliter l’accès de la population aux soins de santé primaires, le CICR soutient sept centres de santé communautaires dans les régions de Gao et Tombouctou : réhabilitation des locaux, approvisionnement en médicaments, ainsi que soutien aux équipes médicales sous forme de formation et de visites mensuelles de suivi.

« Dès nos débuts à l’hôpital de Gao, nous avons constaté un taux de mortalité infantile et maternelle anormalement élevé. Les femmes en couches arrivaient souvent trop tard à l’hôpital, déjà victimes d’hémorragies internes. Il était important de pouvoir les prendre en charge plus tôt en étant présent dans ces centres de santé, à proximité des communautés rurales », explique Kathrine Zimmermann.

Les trois centres de santé communautaires du cercle de Bourem (nord de la ville de Gao), qui ont bénéficié d’un appui similaire du CICR jusqu'en septembre 2013, sont désormais soutenus par la Croix-Rouge française.

Pendant le troisième trimestre 2013, plus de 6 000 personnes ont pu bénéficier de consultations dans ces centres de santé soutenus par le CICR.

Contribuer à la réadaptation physique des blessés de guerre

Depuis le début du conflit, le CICR travaille en étroite collaboration avec le Centre Père Bernard Verspieren (CPBV) de Bamako. Bénéficiaire du Fonds spécial en faveur des handicapés du CICR, le centre reçoit un appui sous forme de composants orthopédiques, ainsi qu'un soutien pour son programme de réadaptation physique.

Cet appui permet de prendre complètement en charge les patients nécessitant une prothèse et/ou des soins de réadaptation physique, à la suite de blessures et autres traumatismes subis en lien avec le conflit.

À ce jour, 20 blessés y ont bénéficié d'un appareillage adéquat et/ou de séances de physiothérapie, grâce au soutien du CICR.

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