altCes trois derniers mois, la violence au Soudan du Sud a fait des morts et des blessés, et provoqué de nouveaux déplacements de civils. Le CICR a déployé une équipe chirurgicale dans les États du Jonglei et du Bahr el-Ghazal occidental. Ailleurs dans le pays, il a distribué des secours à des milliers de personnes et s’est efforcé de faciliter l’accès des déplacés à l’eau potable.

À la suite d’une attaque menée par des voleurs de bétail le 8 février dans une région reculée de l’État du Jonglei, de nombreux blessés, des civils pour la plupart, ont trouvé refuge à Walgak, un village du comté d’Akobo. Certains souffraient de graves blessures par arme à feu, ce qui excluait d’emblée leur transfert vers un hôpital. Aussi le CICR a-t-il envoyé sur place son équipe chirurgicale mobile, basée en temps normal à l’hôpital universitaire de Malakal.

« Quel que soit leur camp, les blessés ont le droit d’être soignés. Au Soudan du Sud, le CICR soutient les structures médicales qui prennent en charge des blessés, soit en leur fournissant du matériel médical soit en mettant une équipe chirurgicale à leur disposition », indique le docteur Cleto Chashi, responsable des programmes de santé du CICR dans le pays. « Arrivée à Walgak 24 heures après avoir été avisée, notre équipe a opéré 16 blessés en urgence. » Quatre des patients pris en charge ont ensuite été évacués vers l’hôpital chirurgical de Malakal pour y subir d’autres interventions et recevoir des soins postopératoires.

Le CICR étudie en outre d’autres moyens de renforcer son assistance humanitaire dans l’État du Jonglei, où les affrontements armés continuent de bouleverser la vie de la population civile. En novembre, il a organisé une formation au droit international humanitaire de deux jours. Axée sur la responsabilité de commandement en matière de planification et de conduite des opérations militaires, elle a réuni des officiers sud-soudanais de haut rang en poste dans la ville de Pibor. Par ailleurs, la Croix-Rouge du Soudan du Sud s’est dotée d’une équipe d’intervention d’urgence basée à Pibor. Constituée de volontaires de la Croix-Rouge formés par le CICR aux premiers secours, elle est désormais prête à faire face à toute situation d’urgence qui pourrait se présenter dans la région.

Assistance aux victimes des troubles à Wau

L’équipe chirurgicale du CICR s’est également rendue à Wau, dans l’État du Bahr el-Ghazal occidental, pour y opérer des personnes blessées au cours des graves troubles dont la ville a été le théâtre plusieurs jours durant à la mi-décembre. Parallèlement, la Croix-Rouge du Soudan du Sud a distribué une assistance sous forme d’ustensiles de cuisine, de bâches et de couvertures à plus de 1 500 personnes dont les habitations et les biens avaient été détruits lors des troubles, tandis que des volontaires de la Société nationale aidaient à récupérer les blessés nécessitant des soins. Enfin, le CICR a fourni des vivres et d’autres biens de première nécessité pour les familles les plus vulnérables.

Bâches, moustiquaires et eau potable pour les déplacés à Jaac

La violence armée qui s’est déchaînée pendant les mois de novembre et de décembre 2012 dans des régions situées le long de la frontière entre le Bahr el-Ghazal du Nord (Soudan du Sud) et le Darfour Sud (Soudan) a forcé des milliers de personnes à fuir leurs villages pour se réfugier dans les comtés sud-soudanais d’Aweil North et d’Aweil East. Beaucoup de familles ont trouvé des abris de fortune dans la ville de Jaac (comté d’Aweil North).

« Les combats dans la région ont amené des familles à s’enfuir vers Jaac lors de trois vagues successives, ces 12 derniers mois. Ces personnes connaissent souvent des conditions de vie extrêmement rudes. Nombre d’entre elles ont tout laissé derrière elles au moment de fuir leurs villages et ont eu beaucoup de peine à trouver un abri. Des nouveaux arrivés nous racontent qu’ils survivent en mangeant des feuilles et des fruits sauvages », explique Caroline Huinh, chef de la sous-délégation du CICR à Wau. L’afflux de personnes à Jaac met également à rude épreuve les communautés qui les accueillent, leurs ressources étant elles-mêmes limitées. Il y a notamment une sérieuse pénurie d’eau potable. »

Début janvier, le CICR a fourni des bâches, des moustiquaires et d’autres articles ménagers à 6 000 personnes à Jaac. Il a également distribué 110 kits de pêche pour aider les gens à avoir une source de revenus. En avril 2012, le CICR avait distribué dans cette même ville des secours à près de 18 000 personnes. En décembre dernier, des ingénieurs de l’institution y avaient aussi réparé trois pompes à main, afin de remédier en partie à la pénurie d’eau potable dont souffraient les personnes déplacées, mais aussi la communauté d’accueil.

En parallèle, les délégués du CICR continuent à superviser le respect du droit international humanitaire – un ensemble de règles qui visent à limiter les effets des conflits armés – et à rappeler à ceux qui prennent part aux combats l’obligation qui est la leur d’épargner les civils, les blessés et les prisonniers. « Lorsque ces règles ne sont pas observées, les délégués du CICR en réfèrent directement aux responsables de haut rang, qu’ils enjoignent de prendre des mesures pour y remédier », précise encore Mme Huinh Van.

Rétablissement des liens familiaux

Depuis novembre, en étroite coopération avec la Croix-Rouge locale, le CICR a aidé quelque 1 500 personnes dispersées par les heurts à rétablir le contact. Des habitants du royaume de Shilluk (Nil supérieur), qui avaient été déplacés en raison des combats en avril de l’année dernière, ont eu l’occasion d’envoyer des messages écrits à leurs proches, à l’instar de réfugiés congolais et centrafricains installés dans l’État d’Équatoria occidental. Par ailleurs, le CICR a permis à des réfugiés soudanais hébergés dans des camps dans les États de l’Unité et du Nil supérieur d’appeler les leurs au pays grâce à des téléphones satellitaires, contribuant ainsi dans une grande mesure à leur redonner courage.

Le CICR organise également des regroupements familiaux en faveur de personnes vulnérables, en particulier des enfants non accompagnés, séparées de leurs proches. Depuis novembre dernier, le CICR a ainsi permis à 10 enfants de retrouver leur famille au Soudan du Sud. Il a en outre rapatrié 10 autres enfants en République démocratique du Congo et en Ouganda pour qu’ils y soient réunis avec leur famille.

Soins vétérinaires d’urgence dans le comté de Maban

Début décembre, le CICR a vermifugé environ 5 000 têtes de bétail dans le comté de Maban (Nil supérieur), prodiguant aussi d’autres soins au cheptel, après que l’incidence des maladies du bétail et les taux élevés de mortalité ont commencé à avoir de graves effets sur les moyens de subsistance des petits éleveurs. Les animaux ainsi soignés appartenaient à quelque 4 000 propriétaires vivant dans le comté, réfugiés et locaux confondus.

En décembre toujours, le CICR a achevé des travaux de remise en état sur des réseaux de distribution d’eau dans les camps de réfugiés de Yusuf Batil et de Jaman, dans le comté de Maban. Au total, 70 000 personnes ont ainsi pu accéder plus facilement à l’eau potable. Enfin, près de 100 000 réfugiés – soit la population totale des quatre camps du comté – ont reçu des articles ménagers et de toilette afin d’améliorer leur hygiène et les protéger contre les éléments et les maladies.

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