altJuba/Genève (CICR) – Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) vient d’achever la distribution de semences et d’outils agricoles dans les environs d'Agok, une ville située dans le sud de la région disputée d'Abyei, à quelque 15 000 déplacés ayant fui les affrontements en mai 2011. Les communautés d’accueil reçoivent également des secours, qui devraient leur assurer des récoltes suffisantes en août.

Les affrontements qui ont éclaté l'an dernier à Abyei, une région frontalière que se disputent le Soudan du Sud et le Soudan, ont contraint des milliers de familles à fuir en abandonnant leurs maisons et tous leurs biens. Bon nombre d’entre elles se sont réfugiées dans des villages reculés au nord de la ville d’Agok, où elles ont été accueillies par les communautés locales. La plupart de ces familles ne sont pas encore rentrées chez elles.

« Lorsqu’elles ont fui l’année dernière, ces familles ont tout laissé derrière elles, y compris leurs cultures, qui étaient leur principal moyen de subsistance », explique Katia De Keukeleire, chef de la sous-délégation du CICR à Wau. « Leur arrivée fait peser un lourd fardeau sur les communautés d’accueil, dont les vivres étaient déjà limités. La saison des pluies approchant, il sera bientôt très difficile d’atteindre cette région. Les secours que nous avons distribués à temps pour les semailles aideront toutes ces familles à retrouver une certaine autosuffisance ; elles ont maintenant la possibilité de produire de la nourriture, qu’elles pourront utiliser pour leur propre consommation ou vendre. Elles ne peuvent pas se permettre de perdre une nouvelle récolte. »

La distribution de secours aux familles qui ont accès à des terres a eu lieu du 12 mars au 4 avril. Chaque famille a reçu des semences de cultures vivrières telles que sésame, arachide et sorgho, des outils aratoires, ainsi que des rations alimentaires pour éviter qu'elle ne consomme les semences.

Mme De Keukeleire ajoute que certaines familles craignent de retourner chez elles et de reprendre leurs activités agricoles en raison de la présence de mines terrestres.

À Abatok (près d’Agok), l’un des villages où le CICR a distribué des secours, la population a doublé avec l’arrivée massive de personnes déplacées. « Les familles ont fui la ville d'Abyei sans rien emporter, laissant à l'abandon leurs cultures, déclare Mawien Malith, chef adjoint du village. Ici, les habitants ont fait de leur mieux pour les accueillir et ont partagé avec elles le peu qu’ils possédaient. Les secours que nous avons reçus nous permettront de reprendre le dessus. Nous pourrons planter les semences à l’arrivée des pluies, et les outils nous serviront pour les années à venir. »

Les communautés d’accueil ont aussi été touchées par les affrontements. De nombreux habitants de villages isolés dans la région d'Abyei ont fui en direction du sud et n’ont donc pas pu planter leurs semences à temps. Du fait de leurs maigres ressources, il est extrêmement difficile pour eux de regagner leur village. Beaucoup de personnes dépendent de la pêche pour survivre. L’afflux de déplacés contribue aussi à épuiser les réserves de nourriture.


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