Le nerf vague, qui appartient au système nerveux autonome, régule certaines fonctions de l’organisme (pression artérielle et motricité digestive). De manière intéressante, le nerf vague, qui interagit aussi avec le système immunitaire et certaines zones du cerveau, a des propriétés anti-inflammatoires et antalgiques. De tels effets peuvent être obtenus en stimulant le nerf vague. Jusqu’à récemment, on stimulait le nerf vague au niveau de son passage dans le cou à l’aide d’un dispositif implantable nécessitant un geste neurochirurgical. Cependant, le caractère invasif de la stimulation a limité le développement d’une telle approche.

Un moyen plus simple, facilement accessible et bien toléré est de stimuler le nerf vague à l’oreille gauche au niveau d’une zone appelée cymba conchae qui contient des fibres nerveuses du nerf vague. Il s’agit de la stimulation auriculaire de la voie transcutanée du nerf vague (tVNS).

Le dispositif de neurostimulation électrique comprenant un petit boitier délivrant un signal électrique de faible intensité est relié à une électrode auriculaire (voir photo) qui peut stimuler efficacement le nerf vague de l’oreille. Cette technique a donné des résultats encourageants dans d’autres affections douloureuses (polyarthrite rhumatoïde ou migraine).
La Fondation APICIL présente ADEPT, un essai clinique pilote ouvert, coordonné par le Pr Jérémie SELLAM (service de rhumatologie de l’Hôpital Saint-Antoine, AP-HP, Paris) et promu par l’AP-HP.

Cette recherche, basée sur un essai de traitement innovant, permet de répondre aux besoins des patients atteints d’arthrose aux mains (également appelée arthrose digitale) afin de traiter les conséquences douloureuses et handicapantes de cette pathologie.

Parmi les localisations d’arthrose, celle des mains touche les articulations des doigts et représente la 2ème localisation d’arthrose la plus fréquente, (après le genou) ; avec une incidence de 4 à 10% dans la population générale de plus de 50 ans. Dans l’arthrose digitale, on individualise l’arthrose dite érosive qui se caractérise par plus de douleur, plus de gêne fonctionnelle, plus d’inflammation et plus de destruction articulaire. C’est pour cette forme la plus sévère d’arthrose des mains que de nouveaux traitements sont attendus. Les essais cliniques médicamenteux réalisés ces dernières années se sont avérés négatifs (anti-TNF, hydroxychloroquine, tocilizumab, colchicine, anti-IL1, méthotrexate).

La stimulation du nerf vague par voie auriculaire transcutanée (tVNS) est une approche originale antalgique et anti-inflammatoire non médicamenteuse ayant donné des résultats encourageants dans plusieurs affections (migraine, épilepsie, dépression).

« Depuis sa création, La Fondation APICIL encourage les meilleures initiatives, les travaux de recherche et les projets innovants qui impulsent de nouvelles pratiques durables dans la prise en charge de la douleur pour tout type de public. Tous les deux ans, la Fondation APICIL lance un appel à projets portant sur de grands sujets de santé publique. En 2019 il était consacré aux douleurs des personnes en situation de handicap. La recherche du Pr Jérémie Sellam, particulièrement innovante, a été lauréate de cet appel à projet et la Fondation APICIL a attribué un prix à hauteur de 12 000€ aux côtés de Schwa Medico, à hauteur de 4 000€. » Nathalie Aulnette, Directrice de la Fondation APICIL.


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