20 Septembre 2012
|Par M. Christophe Vergne, secrétaire général du SIDIV.
Le diagnostic in vitro est un maillon important de la chaîne de soins : plus de soixantedix pour cent des décisions médicales font intervenir le résultat issu d’un test de diagnostic in vitro. Effectués en dehors du corps du patient, ceux-ci sont réalisés au sein des laboratoires de biologie médicale privés et hospitaliers, des établissements français du sang, des cabinets médicaux de pathologie, des centres de lutte contre le cancer, voire par les patients eux-mêmes (test d’auto-surveillance glycémique pour le diabète, test de grossesse, etc.).
Immunologiquement singuliers!
« Au sein de notre espèce humaine, nous sommes tous immunologiquement différents. »
Ce concept sera peut-être le nouveau paradigme de la médecine de demain! En pratique, l’acte médical, pour gagner en efficacité, devra s’approcher au plus près de la spécificité de chaque patient. Ainsi, pour une même pathologie diagnostiquée, différentes déclinaisons du traitement ou du suivi thérapeutique découleront de la connaissance affinée que nous aurons de chaque personne affectée.
La mutation n’est pas anodine. Une médecine plus adaptée à l’individu s’exercera avec plus de pertinence, entraînera moins d’effets secondaires et pourra surtout accroître ses vertus préventives. Plus efficace, elle permettra également une meilleure maîtrise des coûts de notre système de santé.
Nous sommes à deux pas d’une révolution dans le monde de la santé. Car, pour prendre en compte cette donnée de base : la singularité du patient, tous les acteurs du système sont interrogés et seront amenés à refonder la manière et les moyens d’interagir. Cela nécessitera de rapprocher, encore davantage qu’à l’heure actuelle, ces différents acteurs, académiques, professionnels de santé, industriels et autorités de tutelle.
Des questions d'Éthique se posent à eux : comment gérer les données génétiques et la confidentialité du patient ? Quels risques discriminatoires peuvent sous-tendre les avancées dans le domaine de la pharmacogénomique ? Quel sera le poids des statistiques dans la décision thérapeutique ?
Gageons que ces questions seront tranchées afin de ne pas freiner ou stopper net le formidable essor industriel dont ces découvertes scientifiques et ces progrès technologiques sont porteurs.
L’essor de la pharmacogénétique et les perspectives de médecine personnalisée Les outils de diagnostic in vitro, devenus incontournables aujourd’hui, offrent les moyens de prédire, dépister et diagnostiquer la maladie, de donner des indications prédictives et pronostiques, ou encore, de mieux suivre le patient et adapter son traitement thérapeutique grâce aux tests de monitoring.
Grâce aux innovations scientifiques et techniques, toujours plus nombreuses ces dernières années, les analyses immunologiques, et notamment par techniques
moléculaires, permettent d’ores et déjà d'appréhender plus précisément le patient, sa maladie, son diagnostic et son traitement. Les progrès obtenus, qui sont appelés à se généraliser très bientôt, amélioreront singulièrement la prise en charge du patient en adaptant l'arsenal thérapeutique à son profil particulier. On parle alors de tests compagnons.
Les évolutions technologiques se développent notamment selon les axes suivants :
l'analyse génomique du patient, les biomarqueurs moléculaires, tissulaires ou sanguins, la spécificité et la sensibilité des technologies moléculaires, incluant leur traitement informatique des données, la miniaturisation de ces technologies grâce aux nanotechnologies ou encore l’analyse d’image.
Dès aujourd’hui, certains outils sont élaborés afin de mieux lutter contre le cancer, les maladies infectieuses, les maladies auto-immunes, métaboliques (comme le diabète), ou bien en neurologie.
Ainsi, de nouveaux outils de diagnostics in vitro, permettent d'étudier chaque individu au niveau moléculaire (mutations de gènes, expression ou surexpressions de gènes...), et de déterminer une prédisposition à un traitement spécifique par anticorps, de prédire la réponse thérapeutique d'un patient, de déterminer le dosage particulier d'un médicament, ou encore de prédire le rejet d'une greffe.
Puisque les résultats issus d’un test de diagnostic in vitro interviennent d’ores et déjà dans plus de soixante-dix pour cent des décisions médicales, nul doute que cette industrie comptera parmi les moteurs de la nécessaire mutation de l’acte médical et deviendra la clé de voûte du système de santé.
À propos du Syndicat de l’Industrie du Diagnostic In Vitro :
Créé en 1977, le Syndicat de l’Industrie du Diagnostic In Vitro (SIDIV) fédère la majorité des acteurs du diagnostic in vitro. Avec près de 80 sociétés adhérentes, il représente plus de 95% du chiffre d’affaires de la profession soit 1,79 milliard d’euros annuels. Le SIDIV, interlocuteur privilégié et référent des pouvoirs publics, défend les intérêts matériels, moraux et économiques de ses adhérents. Au-delà de sa mission d’étude et de défense des intérêts de la profession, le SIDIV s’engage au quotidien pour la reconnaissance du rôle stratégique du diagnostic in vitro dans toutes les décisions de santé.
Pour en savoir plus : www.sidiv.fr