04 Janvier 2012
|Madame Elisabeth Hubert est Présidente depuis six ans de la Fédération Nationale des Établissements d'Hospitalisation à Domicile (FNEHAD). Elle a été Ministre de la Santé publique et de l'Assurance maladie en 1995.
Depuis quelques années les hospitalisations à domicile connaissent un boom en France. Le besoin est grand, nous dit Elisabeth Hubert, pour les personnes âgées bien sur, mais aussi pour toutes les personnes souffrant d'un problème de santé, qui les auraient amené à être hospitalisés dans un établissement avec hébergement. Notre rôle est de faire en sorte de répondre aux demandes des patients qui, pour quatre vingt dix pour cent d'entre eux, préfèreraient être soignés à domicile plutôt que de l'être dans un établissement de santé. Nous prenons en charge ces malades pour leurs apporter des soins qui par définition sont techniques, complexes, chronophages, pluri-quotidiens, lourds et faisant appel à des professionnels de disciplines de santé différentes, tout en gardant des conditions de qualité et de sécurités, qui sont celles d'un établissement de santé.
... A l'heure actuelle il y a environ douze milles patients qui sont pris en charge dans nos établissements d'HAD en France...
Il n'y a pas de problème en ce qui concerne le coût de l'hospitalisation à domicile dans la période de crise actuelle, continu Madame Hubert; L'hospitalisation à domicile représente sept cent vingt millions d'euros sur un budget de la santé qui est de quatre vingt dix milliards. Aujourd'hui l'enjeu, est celui de savoir, si nous sommes susceptibles de continuer à payer des soins dont on a été habitué en France, à leurs prises en charge et, de plus en plus souvent a cent pour cent par l'assurance maladie, alors qu'arrivent sur le marché des médicaments compliqués, des technologies compliqués, permettant de prendre en charge des cancers, et de guérir des malades, qui, il y a quelques années n'auraient pu l'être.
Le devoir qui est le notre, c'est celui de bien utilisé l'argent que nous avons à notre disposition, pour le bénéfice des générations futures, tout en rattrapant le retard en matière de chirurgie ambulatoire. En regard de la crise économique actuelle, il nous faut accélérer le tempo des réformes, pour éviter un possible effet de cisailles, dans les toutes prochaines années, et de risquer de ne plus avoir les moyens de nos ambitions, en terme de protection sociale et de santé.
Interview de Madame Elisabeth Hubert