La chute des économies occidentales est-elle liée au désir de santé des populations nanties de la planète ?
31 Août 2011
|C'est une question à laquelle il est bien difficile de répondre, mais à l'heure où les marchés tremblent sur leurs bases structurelles, à l'heure où les banques et les états menacent de devenir insolvables, il est peut-être intéressant de se pencher sur la corrélation possible entre la santé au sens large du terme et l'état préoccupant de l'économie de la planète.
L'homme moderne depuis quelques décennies tente de se mettre à l'abri... A l'abri de toutes ses peurs, réelles ou fantasmées, présentes ou possiblement à venir.
La première constatation qui saute aux yeux est celle de la dépendance liée aux moyens financiers nécessaires pour se soigner, pour assurer sa retraite et pour assurer la continuité de sa vie quand le grand âge conduit à la fragilité physique, voire à la dépendance par la maladie. Pour cela l'homme moderne dépense beaucoup d'argent. Ce n'est pas simplement et directement pour des médicaments, cela passe par bien d'autres achats qui en apparence ne revêtent pas un caractère de santé... et pourtant... revenons un instant sur les achats de nos contemporains.
Examinons en premier lieu la maison. Pourvue de lits confortables qui aident à avoir un bon sommeil et donc la régénération nécessaire au fonctionnement optimal somato-psychique du corps. Les sanitaires qui comme leur nom l'indique clairement conduisent à l'entretien externe du corps et permettant une bonne hygiène pour prévenir les maladies infectieuses et débarrasser le corps des exsudations nécessaires au drainage des toxines. Un lieu ou l'on peut prendre ses repas. Repas, qui sont depuis quelques années, pour une grande majorité de ceux qui ont encore les moyens de le faire, une source de santé. Attenant à cet endroit ou l'on se restaure, un matériel pour conserver préparer transformer les aliments, le tout dans un cadre le plus hygiénique possible.
Partons maintenant au travail ! Nous entrons dans une voiture dont les équipements se sont modernisés et qui sont conçus de manière à préserver encore une fois l'intégrité physique des personnes, là aussi la santé et la sécurité sont devenu une priorité.
Parlons maintenant des lieux et des conditions de travail. Les mesures de sécurité se sont renforcées de façon drastiques ces 30 dernières années, conduisant à des coûts de constructions, d'équipements et d'entretien très élevés. Les sources de maladies professionnelles ont été peu à peu mis en lumière notamment à l'occasion de certains scandales liés aux matières nuisibles à la santé humaine (amiante, polluants industriels, polluants atmosphériques etc.)
Dans tous les pays riches, les personnes aspirent à la sécurité, et assurent comme ils le peuvent leurs vieux jours, en entretenant des systèmes d'assurances santé coûteux, nécessitant la construction d'établissements de santé de pointe, qui feront l'acquisition d'équipement coûteux à l'avant garde de la technologie, et qui seront utilisés par des personnels de haut niveau pour diagnostiquer, traiter et soigner.
Nous faisons face à la peur non verbalisé de la mort, de la souffrance, de la perte de dignité, de la perte de notre pouvoir sur le matériel, nous faisons face à notre disparition de façon quasi hystérique. Certain diront que c'est un bien, un progrès pour tous qui ne peut conduire qu'à un mieux vivre... D'autres verront là le malheur de la surconsommation, qui dans l'espace fini de notre planète ne peut conduire qu'à un endettement massif des pays riches qui contribuera pour une grande part à l'effondrement structurel actuel de nos économies.
Dans l'univers fini qui est le notre actuellement, la boulimie de consommation santé-sécuritaire ne va t-elle pas nous conduire tout droit à l'effet inverse ? Peut-on encore croire qu'il est possible d'assurer des conditions de santé modernes à plus de six milliards de personnes sans aller à l'épuisement des ressources ? Et si oui... comment ?