31 Mars 2011
|En Février 2011, le Professeur Jean Luc Harousseau (wikipédia) est nommé par Nicolas Sarkozy à la tête de la Haute Autorité de Santé (HAS). Docteur en médecine depuis 1976, agrégé d'hématologie clinique en 1980, le Professeur Jean-Luc Harousseau sera professeur d'hématologie au CHU de Nantes pendant 28 ans, puis directeur du Centre de Lutte contre le Cancer à Nantes. En 2009, il obtient le prix Robert Kyle pour ses travaux sur le myélome. De renommé internationale, le nouveau président de la HAS va mettre toute sa compétence, son savoir faire et sa générosité au service de cette jeune institution indépendante, mais ô combien vertueuse de par les gens qui la composent, les missions qui lui sont confiées, et la compétence dont elle fait preuve depuis déjà 6 ans.
Interview du Professeur Jean-Luc Harousseau
La Haute Autorité de Santé
Les missions de la Haute Autorité de Santé sont les suivantes :
- Avis et évaluations : Aide aux pouvoirs publics dans la prise de décision en matière de remboursement de produits et de services médicaux
- Recommandations et guides : Promotion des bonnes pratiques et du bon usage des soins, en direction des professionnels de santé et des usagers de santé
- Certification et évaluations :Amélioration de la qualité des soins dans les établissements hospitaliers et dans les cabinets privés de médecine de ville
- Outils et méthodes, transparence et information médicale : Information à l'adresse des professionnels de santé et du public
- Recherche, relations internationales, dialogue : Permettre le développement de la collaboration et de la concertation des acteurs du système de santé tant Français au plan national et régional (ARS) qu'étranger
La notoriété de cette institution récente de 6 ans, repose sur son sérieux scientifique, la qualité des soins au service des patients et son objectivité intellectuelle. Elle dispose d'un statut particulier d'autorité administrative indépendante qui fonctionne sur la base d'un collège de 8 personnalités nommées qui doivent collaborer avec des services d'environ 400 personnes pour faire appliquer au mieux les décisions prises.
Les perspectives de la HAS
La HAS se tourne vers trois pôles afin d'améliorer son fonctionnement. D'abord gagner en réactivité en termes de délais et de choix (rapidité des rapports à remettre, adaptabilité aux nouveaux soins nouveautés médicamenteuses à évaluer et à trier). Ensuite rendre lisibles et applicables pour les professionnels, les établissements et le grand public des messages de santé. Enfin renforcer la collaboration au niveau régional, national et développer la collaboration même au niveau européen.
Pour le Professeur Harousseau, il sera cependant nécessaire à l'avenir, tout en ne perdant pas de vue les valeurs qualitatives et sécuritaires, de tenir compte de la question économique dans la stratégie de soins à adopter et de se tourner davantage vers les patients dans leur parcours de soins comme c'est le cas dans certains pays étrangers.
Face au scandale du Mediator, il est nécessaire, de rappeler que La HAS a pour rôle d'évaluer les produits à introduire sur le marché en les comparant notamment aux médicaments existant déjà, ceci pour juger ou non de leur efficacité. Elle ne s'occupe donc pas de l'éventuelle toxicité de ces derniers, ni de leur sécurité, ce qui incombe à l'AFSSAPS : elle seule a pouvoir de décider de la commercialisation ou non des médicaments et de leur prix.
Pour conclure, au lieu de bouleverser le système de santé, il serait préférable de renforcer la collaboration de la HAS et de l'AFSSAPS de façon à supprimer toute zone d'ombre, de clarifier leurs rôles respectifs et de les répartir précisément en légiférant.