Détresse des biologistes et insatisfaction des médecins, le syndicat Bioprat dénonce les conséquences de la réforme de la biologie dans une lettre ouverte aux députés de la Commission des Affaires Sociales
				
							
								
					
				
							
								
					
				
					
						
		| 08 Juillet 2014
Ayant  reçu plusieurs appels de détresses de biologistes indépendants poussés à  bout par les normes disproportionnées imposées par la réforme de la  biologie et après avoir recueillis le témoignage de médecins constatant  majoritairement une dégradation des services sanitaires délivrés par les  laboratoires dans le cadre d'un sondage mené auprès d'un échantillon  représentatif de praticiens, le syndicat Bioprat tente une nouvelle fois  d'alerter le législateur via une lettre ouverte envoyée aux députés de  la Commission des Affaires Sociales. Il demande le réexamen de la  réforme, pour le bien de la profession et des patients. 
Mesdames, messieurs les Députés
 
 Depuis 3 ans nous ne cessons de tirer la sonnette d’alarme sur le danger de la réforme biologie médicale.
 
 Nous ne recevons suite à nos alertes répétées que de l‘indifférence  ou des courriers formatés teintés d’exaspération pincée, exprimant  visiblement  une absence de prise de conscience du danger que représente  cette réforme, autant sur le plan sanitaire que social.
 
 Celle-ci dissimule en réalité une expropriation forcée derrière le  gage apparent d’une qualité industrielle cautionnée par un organisme  privé, le COFRAC, et des décrets qui appuient son droit de vie ou de  mort sur notre profession.
 
 Aujourd’hui notre profession  est déjà rachetée à 50% par les groupes financiers, puisque, sous la  pression, les biologistes indépendants n’ont d’autre choix que de  vendre.
 
 Sur le terrain, on assiste à une décomposition  accélérée de la qualité de la mission sanitaire dont nous sommes les  garants. Résultat, patients et professionnels eux-mêmes sont  mis en  danger :
 ·  Des biologistes qui sont harcelés par le COFRAC dans le cadre de la  mise en place de la démarche d’accréditation avec menace de fermeture  administrative s’ils ne se plient pas aux contraintes insupportables  sciemment mis en place pour les obliger à vendre. Certains biologistes à  bout de nerfs nous appellent en larmes, certains envisageant même de  mettre fin à leurs jours.
 
 · Des techniciens de  laboratoires spécialisés alarmés et qui nous écrivent pour dénoncer la  situation apocalyptique de leur laboratoire où des milliers de tubes  venus de toute la France sont bloqués en raison de la restructuration de  leur entreprise, conséquence immédiate de l'application de la réforme.
 
 · Des médecins effarés par la dégradation de notre mission  sanitaire comme le prouvent les résultats de notre sondage mené auprès  d’eux et dont nous vous adressons un échantillon représentatif ci-joint.
 Devant   la gravité de la situation, nous vous demandons de faire sursoir la   date limite du mois d’octobre sur la première démarche dans  l’accréditation et de la remettre ultérieurement, et de préparer dès la  rentrée une modification de la réforme de la biologie qui tienne compte  de la situation des laboratoires de proximité grandement menacés par  cette réforme mettant en danger le patient.
 
 Nous en  appelons à votre conscience et vous plaçons en face de vos  responsabilités, pour agir au plus vite et arrêter cet acharnement  contre des gens qui travaillent, créent des entreprises et protègent des  emplois et une profession qui n’a jamais provoqué le moindre accident  sanitaire grave.
 
 Nous voulons simplement avoir le droit  républicain d’exercer notre métier et ne pas en être spoliés par des  financiers ayant poussé à la mis en place de normes industrielles visant  à s'approprier notre outil de travail à des seuls fins de profit.






