| 04 Juillet 2014
Le plan cancer annoncé par le président de la République le 4 février  2014 a sa déclinaison à l’AP-HP. Serge Uzan, doyen de la faculté de  médecine de l’UPMC et directeur de l’Institut universitaire de  cancérologie (IUC), a remis récemment ses recommandations pour appliquer  le plan au sein de l’institution francilienne. Visibilité accrue,  patients experts, recherche multidisciplinaire et appliquée… le document  étend l’expérience de l’IUC aux centres de soin de l’assistance  publique.
Premier centre de lutte contre le cancer
Sollicité par Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, le  professeur s’est vu confier la rédaction sous trois mois d’une  déclinaison du plan cancer pour l’institution. Il s’est entouré d’une  quinzaine de personnes représentant aussi bien les usagers que les  agents de l’administration, les médecins ou les personnels non médicaux  (infirmiers par exemple). « Il s’agissait de mettre en oeuvre de  façon originale, innovante et efficiente les mesures du plan cancer en  les adaptant aux spécificités de l’AP-HP », précise le directeur de l’IUC. « Avec plus de 40 structures spécialisées l’assistance publique est  le premier centre de lutte contre le cancer en France. Je recommande de  regrouper ces forces en trois clusters correspondant au projet de  découpage territorial de l’Agence régionale de santé (nord, sud-ouest,  sud-est) ». Ces trois communautés prendront en charge tous les  types de cancers, à tous les âges et même au-delà (reconstruction  mammaire, préservation de la fertilité, etc.). Elles garantiront par  ailleurs l’équilibre de l’offre de soins en Ile-de-France.  Géographiquement proches, l’UPMC et l’UPEC
 ont d’ores et déjà dégagé des objectifs territoriaux communs au sein du Collegium Galillée, préfiguration du futur cluster cancer du sud-est francilien.
Expertise des patients
Le rapport de Serge Uzan replace par ailleurs le malade au cur du dispositif médical. « Un label « cancer AP-HP » lui garantira des critères de qualité et de rapidité d’accès aux traitements. Il n’aura plus à trouver son chemin dans le dédale du parcours de soins, ce sont les soins qui se coordonneront autour de lui », lance le professeur. Le lien avec les structures médicales de ville sera également renforcé pour limiter les séjours à l’hôpital. « Impact psychologique moindre, risques nosocomiaux réduits… les malades se sentent mieux et récupèrent plus vite chez eux ». Dans cette même dynamique, l’Assistance publique ouvrira largement ses instances aux usagers (institutions partenaires par exemple) et aux patients. « Leur retour d’expérience servira à améliorer la prise en charge des malades et leur accompagnement ». Ces nouveaux « experts », au même titre que les professionnels, pourront à cet effet suivre les diplômes d’université (DU) d’éducation thérapeutique et de démocratie sanitaire de l’UPMC.
Le modèle IUC
La lutte contre le cancer ne saurait être sans la recherche. «  La multidisciplinarité  assez exemplaire de l’UPMC et surtout son  Institut universitaire de cancérologie transparaissent nettement dans  mes préconisations à l’AP-HP
 ». En réunissant des disciplines variées, l’IUC
 crée des synergies entre les équipes et favorise les avancées  scientifiques. Il développe la recherche translationnelle (passage du  fondamental à la pratique) et favorise la recherche clinique sur les  techniques de diagnostic. Innovant sur ce dernier point, l’institut  incorpore de nombreux patients dans ses protocoles de recherche. «  C’est essentiel pour la qualité des travaux. L’AP-HP inclut actuellement  10% de patients dans ses études. Le plan prévoit 20 à 25% dans 5 ans », souligne Serge Uzan. « L’IUC tente de préfigurer toutes les démarches du plan cancer au sein  de l’assistance publique. J’ai la  faiblesse de penser que ce n’est pas  par hasard si Martin Hirsch m’a confié ce travail ».
Parcours patients, visibilité, formation des personnels, informatisations des dossiers … le rapport du professeur Uzan
 prévoit un engagement de l’AP-HP sur 10 points. Ils seront  mis en uvre dès 2015, pour une période de 4 ans.









