| 04 Juillet 2014
3 JUILLET 2014 / ROME (ITALIE) – L’Organisation mondiale de la Santé  (OMS) a présenté aujourd’hui, de concert avec la European Respiratory  Society (ERS), un nouveau cadre pour éliminer la tuberculose dans les  pays où cette maladie est peu répandue. Actuellement, 33* pays et  territoires enregistrent moins de 100 cas de tuberculose pour un million  d’habitants.
 
 Le cadre définit une phase initiale de « pré-élimination », consistant à  ramener le nombre annuel de nouveaux cas de tuberculose dans ces pays à  moins de 10 pour un million d’habitants d’ici 2035. Le but est ensuite  l’élimination complète de la tuberculose à l’horizon 2050, soit moins  d’un cas par an pour un million d’habitants.
 
 Alors qu’on peut prévenir et guérir la tuberculose, 155 000 personnes  contractent encore la maladie et 10 000 en meurent chaque année dans ces  33 pays. Des millions de personnes sont porteuses du bacille  tuberculeux et risquent de tomber malades.
 
 Le cadre proposé s’appuie sur des méthodes qui font déjà leurs preuves.  Il a été élaboré avec des experts des pays à faible charge de morbidité  et s’inspire de la nouvelle stratégie mondiale OMS de lutte contre la  tuberculose, 2016-2035, approuvée par l’Assemblée mondiale de la Santé  en mai 2014. Des représentants des pays concernés ont examiné le cadre  et débattu de son application lors d’une réunion co-organisée à Rome par  l’OMS et l’ERS, en collaboration avec le Ministère de la santé italien.
 
 L’Italie est l’un des 21 pays européens visés par le cadre. Au nombre  des 33 pays, territoires et zones concernés figurent aussi sept pays des  Amériques, trois de la Région OMS de la Méditerranée orientale et deux  de la Région OMS du Pacifique occidental.
 
 Les pays sont conscients qu’ils doivent ensemble redoubler d’efforts  pour éliminer la tuberculose en tant que problème de santé publique et  éviter sa recrudescence. La tuberculose ayant reculé dans beaucoup de  ces pays, l’attention accordée à ce problème de santé publique s’est  relâchée et la capacité à le combattre pourrait s’en trouver diminuée.
 
 « Les pays à faible charge de morbidité ont déjà les moyens de faire  énormément baisser le nombre de cas de tuberculose d’ici 2035 »,  constate le Dr Hiroki Nakatani, Sous-Directeur général de l’OMS. « La  couverture sanitaire universelle, grâce à laquelle chacun a accès aux  services de santé dont il a besoin sans pour autant s’exposer à des  difficultés financières, est la base. Il reste à faire en sorte que les  interventions bien pensées visent les gens qui en ont le plus besoin. »
 
 Le nouveau cadre de l’OMS met en avant l’efficacité de huit  interventions essentielles, réunies en un tout cohérent pour avoir un  impact dans les pays visés :
 1.  Assurer un financement et une tutelle garantissant une planification et des services de grande qualité ;
 2.  Prendre en compte les groupes les plus vulnérables et les plus difficiles à atteindre ;
 3.  Prendre en compte les besoins particuliers des populations migrantes et les problèmes transfrontières ;
 4.  Dépister la tuberculose évolutive et l’infection tuberculeuse  latente dans les groupes à haut risque et fournir un traitement  adéquat ; juguler les flambées ;
 5.  Optimiser la prévention et la prise en charge de la tuberculose multirésistante ;
 6.  Assurer une surveillance continue et procéder au suivi et à l’évaluation des programmes ;
 7.  Investir dans la recherche et dans de nouveaux outils ;
 8.  Soutenir la lutte contre la tuberculose à l’échelle mondiale.
 
 Au nombre des groupes les plus vulnérables figurent les personnes  démunies ou sans abri, les migrants et les membres de minorités  ethniques. En outre, les toxicomanes et les détenus, de même que les  personnes immunodéprimées (personnes vivant avec le VIH, souffrant de  malnutrition ou de diabète, fumeurs et gros buveurs) risquent bien plus  que les autres de contracter la tuberculose. Pour beaucoup de ces  groupes vulnérables, l’accès aux services de santé est difficile.
 
 La lutte contre la tuberculose dans le contexte des migrations  transfrontalières peut aussi poser de sérieuses difficultés aux  dispensateurs de soins de santé. Nombre de personnes sous traitement  antituberculeux n’ont parfois pas d’autre choix que de changer de lieu  pour travailler, même si elles n’ont pas fini leur traitement. « Les  pays à faible charge de morbidité sont idéalement placés pour faire  tomber les taux à un niveau encore jamais atteint », ajoute le Dr Mario  Raviglione, Directeur du Programme mondial OMS de lutte contre la  tuberculose. « Ils peuvent faire figure de précurseurs à l’échelle  mondiale. ».
 
 La mondialisation et l’intensification des mouvements de population  favorisent la propagation de la tuberculose – maladie infectieuse à  transmission aérienne – d’une communauté à une autre et d’un pays à un  autre. Pour éliminer la maladie dans les pays à faible charge de  morbidité, il faudra considérablement étendre les services de prévention  et de prise en charge de la tuberculose dans les pays à forte  incidence. Cette interdépendance appelle une action concertée et une  proche collaboration entre les pays lourdement et faiblement touchés.
 
 « L’utilisation d’antibiotiques puissants et l’amélioration des  conditions de vie ont presque fait disparaître la maladie dans beaucoup  de pays à haut revenu. Mais le but n’est pas encore atteint. Si nous  faisons des erreurs maintenant, la tuberculose pourrait reprendre du  terrain, y compris sous des formes plus résistantes », met en garde le  Professeur G. B. Migliori, de l’ERS. « Mais si nous faisons ce qu’il  faut en renouvelant notre engagement à combattre la maladie, aussi bien  chez nous qu’à l’étranger, la tuberculose finira par ne plus être une  menace pour la santé publique. »
 
 Note aux rédacteurs :
 En mai dernier, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté la nouvelle  stratégie mondiale OMS de lutte contre la tuberculose pour la période  2016-2035, qui vise à réduire de 90 % l’incidence de la tuberculose dans  le monde et à mettre fin à l’épidémie mondiale de tuberculose. La  stratégie met l’accent sur la collaboration au niveau mondial et sur  l’adaptation au niveau national. Elle insiste sur la nécessité d’adapter  la politique nationale de lutte antituberculeuse à l’épidémiologie  locale et au système de santé du pays.
 
 *Allemagne, Australie, Autriche, Bahamas, Belgique, Canada, Chypre,  Cisjordanie et Bande de Gaza, Costa Rica, Cuba, Danemark, Émirats arabes  unis, États-Unis d’Amérique, Finlande, France, Grèce, Irlande, Islande,  Israël, Italie, Jamaïque, Jordanie, Luxembourg, Malte, Norvège,  Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Puerto Rico, République tchèque, Slovaquie,  Slovénie, Suède, Suisse.
 
 Le cadre ne sera pas seulement utile aux pays et territoires figurant  dans cette liste, mais aussi aux pays qui se rapprochent d’une incidence  annuelle inférieure à 10 cas pour 100 000 habitants.
 
 Organisation mondiale de la Santé : L’OMS est l’autorité chargée de  diriger et de coordonner l’action sanitaire dans le système des Nations  Unies. Elle a pour mission d’indiquer la voie à suivre pour les  questions de santé d’importance mondiale, d’orienter le programme de  recherche en santé, de fixer des normes et des critères, d’élaborer des  politiques fondées sur des bases factuelles, de fournir un appui  technique aux pays, de suivre et d’étudier les tendances sanitaires.
 
 European Respiratory Society : L’ERS est une association professionnelle  à but non lucratif qui se consacre à la pneumologie. Elle s’est donné  pour mission d’alléger les souffrances que causent les maladies  respiratoires et de promouvoir la santé respiratoire par la recherche,  l’échange de savoirs, la formation médicale et la sensibilisation du  public. Fondée en 1990, elle se compose de 11 assemblées scientifiques  couvrant l’intégralité du domaine. Ouverte aux cliniciens, aux  scientifiques et à d’autres professionnels de la santé, elle attire des  membres sur tous les continents et joue un rôle dirigeant dans  l’amélioration de la qualité des soins respiratoires en Europe et  ailleurs.









