29 Mai 2023
|Les généralistes plus souvent amenés à refuser de nouveaux patients en tant que médecin traitant et à se coordonner au sein de communautés professionnelles territoriales de santé La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie deux nouvelles études sur la perception des médecins généralistes sur l’offre de médecine générale dans leur territoire et sur l’évolution des pratiques et des conditions d’exercice. La première s’intéresse aux évolutions de l’adaptation des pratiques des médecins généralistes libéraux pour faire face à la baisse de la démographie médicale, comme par exemple le suivi de nouveaux patients en tant que médecin traitant. La deuxième étude apporte un éclairage sur le recours des médecins généralistes à différents dispositifs visant à améliorer l’organisation du parcours de soins, en les interrogeant notamment sur leur appartenance à une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) et sur le dispositif d’assistante médicale mis en place en 2018.
Près de 80 % des médecins généralistes libéraux jugent aujourd’hui insuffisante l’offre de médecine générale dans leur zone d’exercice La baisse de la démographie médicale est fortement ressentie par les médecins généralistes libéraux. Début 2022, 78 % d’entre eux jugent qu’ils ne sont pas assez nombreux sur leur territoire, alors qu’ils étaient 67 % en 2019. Cette évolution est principalement liée à l’augmentation marquée de la part des médecins jugeant l’offre très insuffisante : elle est passée de 22 % en 2019 à 34 % en 2022. La perception des médecins vis-à-vis de l’offre locale est cohérente avec la situation objective décrite par l’indicateur d’« accessibilité potentielle localisée » (APL) aux médecins généralistes. La moitié des médecins exerçant dans les zones où l’APL est la plus faible trouvent très insuffisante l’offre de soins, contre 20 % des médecins exerçant dans les territoires les plus dotés. En 2022, 65 % des médecins déclarent être amenés à refuser de nouveaux patients comme médecin traitant ; ils étaient 53 % en 2019 Pour s’adapter à la tension entre l’offre et la demande de soins, les médecins généralistes adaptent leurs pratiques. Parmi les différentes pratiques adoptées, il en est une qui progresse fortement entre 2019 et 2022 : le refus de prendre en charge de nouveaux patients en tant que médecin traitant. Alors qu’ils étaient 53 % à être amenés à le faire en 2019, ils sont désormais 65 % en 2022. La part de médecins amenés à suivre moins régulièrement certains de leurs patients est, quant à elle, passée de 40 % en 2019 à 44 % en 2022. Ce sont plutôt les médecins de moins de 50 ans, ceux qui ont un volume d’activité élevé, qui exercent en groupe ou encore ceux qui doivent faire face aux plus grandes difficultés de démographie médicale qui adaptent davantage leurs pratiques.
Mises en place en 2016 par la loi de modernisation du système de santé, les CPTS regroupent des professionnels de premier ou de second recours, mais aussi hospitaliers, médico-sociaux et sociaux afin de répondre aux besoins de santé spécifiques de la population dans un territoire donné. L’exercice au sein d’une CPTS est en fort développement ces dernières années : début 2022, 20 % des médecins généralistes libéraux déclarent faire partie d’une CPTS en fonctionnement, alors qu’ils n’étaient que 7 % début 2019. En outre, 12 % des médecins généralistes indiquent faire partie d’une CPTS au stade de projet en 2022 et 14 % déclarent qu’ils souhaiteraient en faire partie.
Les médecins généralistes qui exercent au sein de CPTS présentent des caractéristiques spécifiques : il s’agit plus souvent de femmes, de médecins exerçant en groupe ou dans des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). De même, il existe des disparités régionales avec une part plus élevée de médecins en CPTS dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (29 %) et dans les Pays de la Loire (27 %) que dans le reste du territoire. Concernant l’opinion des médecins généralistes sur l’exercice en CPTS, quatre sur dix ont un avis positif sur le dispositif. 13 % considèrent que les CPTS représentent un mode d’organisation incontournable dans les années à venir. Un médecin généraliste sur vingt travaille avec une assistante médicale
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