Lettre ouverte du Registre des Ostéopathes de France à Madame la Présidente de l'Ordre des Masseurs-kinésithérapeutes Rééducateurs
				
							
								
					
				
							
								
					
				
					
						
		| 06 Novembre 2022
Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ou faut-il sortir les griffes pour défendre l’ostéopathie ?
 Madame la Présidente,
Suite  à vos nombreuses allégations mettant en cause les compétences de notre  profession, le Registre des Ostéopathes de France (R.O.F.), que je  préside, n’opte pas pour une défense hormonale mais il préfère élever le  débat. Les températures exceptionnellement chaudes ont certes réchauffé  l’atmosphère, mais ont semble-t-il contribué à enfumer les esprits des  détracteurs de l’ostéopathie. Faut-il en déduire que la rentrée attise  les velléités des envieux ?
 
 On aurait plutôt attendu de la part  de Professionnels de Santé, une sagesse, une discrétion, un recul,  voire un soupçon d’effacement ou encore un brin d’humilité face à leur  méconnaissance… Leur coquille argumentaire totalement vide ne résistera  pas aux éléments probants qui vont leur être présentés prochainement.  Mais on peut comprendre qu’ils expriment leur propre insécurité,  consécutive à l’instabilité générale.
 
 Au-delà du nombre sans  cesse croissant d’usurpations du titre d’ostéopathe, identifiés à la  suite des signalements reçus au R.O.F., le constat est sans ambiguïté :  plus de 70 % le sont par des masseurs- kinésithérapeutes ! Il semblerait  que la volonté de s’afficher comme étant ostéopathe reste assurément  gage de plus-value auprès des patients. Mais ce titre est protégé ! Il  faut s’acquitter du droit de le posséder en ayant suivi la formation  agréée pour cela. Usurper c’est trahir. Tromper c’est escroquer, cela ne  peut vous échapper. Cela est-il inscrit dans votre code de bonne  conduite ? Cela est-il puni par vos organes disciplinaires  ? Permettez-moi d’en douter.
En  revanche, dans le Code de Déontologie du R.O.F., la tromperie encourt  une des plus lourdes peines. Il en va de même en ce qui concerne la  défiance comportementale et verbale envers l’ensemble des interlocuteurs  y compris auprès de tous les professionnels de Santé. Je vous dénie la  capacité de juger notre savoir-faire, comme celle d’être en position  d’exemplarité pour vous autoriser à remettre en question notre  savoir-être.
 
 Si l’ostéopathie est si néfaste, telle que vous  l’assénez, alors il conviendrait dans un premier temps, d’éradiquer le «  ver » qui niche dans la pomme de la plupart de vos organes  représentatifs et notamment au sein du conseil national de l’Ordre des  Masseurs-kinésithérapeutes Rééducateurs. En effet, celui-ci héberge en  son sein des porteurs du titre d’ostéopathe... Risible, non ?
 
 L’ostéopathie n’est pas dangereuse. Une grande partie des compagnies  d’assurances l’accompagne pour la prise en charge des remboursements  mais surtout, l’ensemble assure la responsabilité civile professionnelle  des praticiens. Le montant de cette police resterait-il toujours aussi  faible si la dangerosité était telle que vous l’annoncez ?
 
 Madame, ayez l’humilité de rester en réserve, tout comme les détracteurs  méconnaissant l’ostéopathie. Accuser l’ostéopathie d’être le mal  originel des accidents vasculaires cérébraux, c’est suspecter ainsi un  lien de causalité non démontré, sur un cas non objectivé et ce, dans un  contexte étiologique très discutable ou discrètement dissimulé.
 
 Pour votre culture, je ne peux que vous encourager à découvrir une  étude bien connue de tous les éminents praticiens compétents et  intellectuellement intéressés. Il s’agit du rapport  réalisé par le Professeur Michel De Rougemont, publié en 2004,  consécutif à une analyse du recensement des sinistres déclarés auprès du  GAMM et d’AXA entre 1996 et 2003. Cet  excellent travail conclut à une sinistralité extrêmement faible des  manipulations cervicales exécutées par des ostéopathes vis-à-vis, d’une  part, d’autres pratiques médicales et, par ailleurs, utilisées par  d’autres praticiens médicaux et paramédicaux co-porteurs du titre  d’ostéopathes.
 
 Toujours pour votre information, sur la base de  ces conclusions en 2005, le R.O.F. a édité un guide de bonnes pratiques  qui a permis de circonscrire l’ensemble des considérations nécessaires  pour la pleine sécurité des patients. La formation en ostéopathie  s’appuie plus que jamais sur ce très strict cahier des charges,  permettant aux ostéopathes de pouvoir exécuter ces dites mobilisations  et manipulations à bon escient. Toutes ces données complétées sont  reprises dans un rapport d’évaluation publié par l’INSERM le 30 avril 2012.
 
 Vous êtes-vous posé la question de savoir pourquoi vos confrères  kinésithérapeutes ont l’extrême lucidité d’ouvrir leur champ de  connaissances à l’ostéopathie ? Si cela ne vous est pas possible, je  vous invite à vous contenter d’œuvrer sagement dans votre seul champ de  compétence. L’échange pluridisciplinaire ne semblant pas être une vertu à  votre portée.
 
 La pleine et bonne santé de nos patients est  notre seul objectif. Hélas, ils sont victimes de vos agissements  stériles et belliqueux, dénués de fondements pertinents et indignes de  l’éthique qu’ils sont en droit d’attendre de la part de professionnels  de Santé. Nous sommes conscients qu’ils seront respectés quand ils  seront assurés de la bienveillance collégialement partagée de la part de  tous les acteurs agissants pour leur Santé. Pour l’instant, ils sont  témoins de l’inverse et ils ne sont pas dupes. De surcroît, pour notre  plus grande fierté, ils continuent de plébisciter la discipline qui les  apaise et dont ils sont plus que convaincus de ses bienfaits.
 
 L’ostéopathie ne pourra jamais être accusée de « déterrer la hache de  guerre » que vous semblez provoquer. Nos seules « armes » sont nos  mains, couplées à la richesse de notre formation, de nos savoir-faire et  de notre savoir-être. C’est dans cet esprit toujours respectueusement  confraternel que nous œuvrerons. Le corps et l’esprit, constituent la  base de nos fondements comme ils l’ont été exprimés dans l’Antiquité par  Hippocrate lui- même. Ce dernier encourageait l’intégrité morale pour  le seul bienfait de nos patients, l’avez-vous oublié ? Nous,  ostéopathes, nous nous le remémorons tous les jours.
Christophe COUTURAUD Président






