06 Novembre 2015
|L’isotrétinoïne orale est un médicament indiqué dans la prise en charge de l’acné sévère en 2ème intention. Compte tenu du caractère tératogène de l’isotrétinoïne, un Programme de Prévention des Grossesses (PPG) est en place depuis 1997 en France et une surveillance spécifique est assurée depuis sa commercialisation. La mise en évidence d’un respect insuffisant des conditions de prescription et de délivrance a conduit à réserver la prescription initiale de ce médicament aux dermatologues depuis avril 2015. Dans cet objectif du renforcement du bon usage de l’isotrétinoïne orale, les documents de minimisation des risques ont été actualisés et sont aujourd’hui mis à la disposition des professionnels de santé.
L’isotrétinoïne orale (Acnetrait, Contracné , Curacné et Procuta) est un rétinoïde (médicament dérivé de la vitamine A) indiqué en 2ème intention dans le traitement de l’acné sévère (acné nodulaire, acne conglobata, ou acné susceptible d’entraîner des cicatrices définitives) lorsque les traitements classiques comportant des antibiotiques systémiques et un traitement topique n’ont pas été efficaces. Le caractère tératogène de l’isotrétinoïne et la survenue éventuelle de troubles psychiatriques font chacun l’objet d’une surveillance spécifique.
Deux études récentes portant sur les données de l’Assurance Maladie ont mis en évidence un non-respect des conditions de prescription (instauration en 2ème intention dans 1 cas sur 2) et de délivrance (absence de test de grossesse avant l’instauration dans 1 cas sur 3). Ces résultats ont conduit l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) à réserver la prescription initiale de l’isotrétinoïne orale aux dermatologues depuis le 20 avril 2015 ; les renouvellements de prescription pouvant être effectués par tout médecin.
Au regard de ces données et dans le cadre du Programme de Prévention des Grossesses et de la surveillance spécifique portant sur les spécialités à base d’isotrétinoïne, les laboratoires titulaires des Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) de ces spécialités, en accord avec l’ANSM, mettent à disposition des professionnels de santé une actualisation des documents de minimisation des risques :
L’ANSM rappelle également aux professionnels de santé que la prescription des spécialités à base d’isotrétinoïne orale doit se faire dans le respect de l’ensemble des mesures décrites dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP).
L’ANSM rappelle que les professionnels de santé doivent déclarer immédiatement tout effet indésirable suspecté d’être dû à un médicament dont ils ont connaissance au centre régional de pharmacovigilance dont ils dépendent géographiquement. Les patients et les associations agréées de patients peuvent également signaler tout effet indésirable à leur centre régional de pharmacovigilance. Pour plus d’information : Déclarer un effet indésirable |
[1] Une surveillance clinique des éventuels signes de dépression doit être effectuée chez tous les patients. Au niveau biologique, les enzymes hépatiques et les lipides sanguins doivent être contrôlés avant et un mois après le début du traitement puis tous les trois mois.