24 Mars 2013
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Genève (CICR) – La tuberculose, une maladie contagieuse potentiellement mortelle, constitue un problème de santé majeur dans les prisons. À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le 24 mars, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appelle les directeurs de prison, les autorités de santé publique et la communauté internationale dans son ensemble à être plus attentifs au danger que représentent le développement en milieu carcéral d’une forme de tuberculose résistante aux médicaments et la propagation de la maladie en dehors des murs des établissements pénitentiaires. « La tuberculose multi-résistante se propage dans le monde à une vitesse inquiétante », déclare Raed Abu Rabi, médecin du CICR. « Cette maladie mortelle est particulièrement virulente dans les lieux de détention ». La prévalence de la tuberculose dans les prisons peut être jusqu’à 100 fois plus élevée qu’à l’extérieur, souvent à cause de la surpopulation carcérale, de la ventilation insuffisante, de la méconnaissance des mesures préventives, de l’absence de suivi des malades et du manque de régularité dans la prise des traitements. Faute de traitement adéquat, non seulement les personnes atteintes de tuberculose ne guérissent pas, mais encore des souches résistantes de la maladie se développent, se propageant parmi les patients, les autres détenus et la population générale. « En prison, de plus en plus de patients développent des souches extrêmement résistantes de la maladie. Alors que la tuberculose était auparavant une maladie curable, ces cas deviennent très difficiles à traiter, les médicaments existants n’ayant aucun effet sur certains patients. L’association de la tuberculose multi-résistante et du VIH/Sida ou de l’hépatite C complique encore davantage le problème », poursuit le docteur Abu Rabi. Le CICR lutte contre la tuberculose dans les prisons du Caucase du Sud, d’Asie centrale et d’Ouganda depuis de nombreuses années. Il travaille également en coopération avec les autorités au Kirghizistan et aux Philippines pour tenter de combattre la maladie. La lutte contre la tuberculose dans les prisons demeure une priorité et doit faire partie intégrante de toute politique de santé publique visant à contrôler et à éradiquer cette maladie.