21 Mars 2013
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Damas / Genève (CICR) – Les besoins humanitaires à Alep sont énormes. Tel est le constat que dressent des collaborateurs du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), au terme d’une visite de cinq jours effectuée dans le gouvernorat d’Alep aux côtés du Croissant-Rouge arabe syrien, dans le but d’évaluer la situation humanitaire et d’acheminer des secours médicaux faisant cruellement défaut. « Il y a des dizaines de milliers de personnes déplacées dans le gouvernorat ; elles n’ont ni revenus ni économies, et dépendent de l’assistance extérieure pour survivre », explique Marianne Gasser, chef de la délégation du CICR en Syrie, à son retour de la région. « En plus des besoins humanitaires pressants, il faut déplorer le fait que nombre de routes, d’hôpitaux, d’écoles et d’autres établissements publics, de même que des sites inscrits au patrimoine mondial ont été endommagés. Des services publics de première nécessité tels que les systèmes d’approvisionnement en électricité et en eau ont également été mis à mal par les violents combats qui ont secoué le gouvernorat ces neuf derniers mois. » Le CICR n’avait pas pu retourner dans la région depuis juillet dernier, à cause des affrontements féroces dont Alep a été le théâtre sans discontinuer. Le Croissant-Rouge arabe syrien n’a quant à lui jamais cessé de distribuer des vivres et des articles ménagers de première nécessité, avec le soutien du CICR. Celui-ci s’est en outre efforcé de veiller à ce que la population puisse avoir accès à l’eau potable. « Le fait que nous ayons pu nous rendre à Alep constitue un progrès important. Cela montre bien comment un dialogue ininterrompu avec toutes les parties concernées finit par porter ses fruits et nous permet d’accéder aux personnes ayant besoin d’aide, y compris dans les régions contrôlées par l’opposition », précise Mme Gasser. Accompagné par le Croissant-Rouge arabe syrien, le CICR s’est rendu dans différentes régions du gouvernorat, notamment dans des zones contrôlées par l’opposition situées dans des secteurs orientaux de la ville d’Alep tels que Bustan al-Qasr et Masaken Hanano, ainsi que dans des localités des environs d’Alep, comme Manbij. « À cette occasion, nous nous sommes employés à évaluer les besoins humanitaires et à recueillir les témoignages de personnes qui subissent les conséquences de la violence, afin de mieux nous rendre compte de la situation et des besoins qui sont les leurs », ajoute Mme Gasser. En collaboration avec le Croissant-Rouge arabe syrien et les services des eaux locaux, des ingénieurs hydrauliciens du CICR se sont attachés à mesurer l’impact des combats sur l’approvisionnement en eau potable de la ville d’Alep et des zones rurales environnantes. « Nous envisageons d’entreprendre certains travaux de réhabilitation et d’aider le service des eaux d’Alep à résoudre quelques-uns des problèmes auxquels il fait face », relève Antonio Bolinches, un hydraulicien du CICR ayant participé à la mission. Des membres du personnel médical du CICR se sont également rendus dans le gouvernorat, où ils ont évalué la situation d’un certain nombre de structures de santé et fourni du matériel médical et des médicaments requis de toute urgence pour soigner les maladies chroniques. La section d’Alep du Croissant-Rouge arabe syrien a participé activement aux activités menées durant la visite. « Ces jeunes volontaires font un travail considérable sur le terrain, constate Mme Gasser. J’ai été touchée par leur dévouement et leur engagement à venir en aide à tous ceux qui en ont besoin, où qu’ils se trouvent. »