altGenève / Kinshasa (CICR) – Après plusieurs jours d'intenses combats dans la ville de Kitchanga (territoire de Masisi, Nord-Kivu), la situation de la population est dramatique. Selon l'équipe du CICR qui s’est rendue sur place le 5 mars, des cadavres jonchaient les rues. L’ampleur des destructions est considérable. L'hôpital Saint-Benoît, l’un des deux établissements hospitaliers de la ville, a été touché par des tirs d'obus. Les combats ont fait de nombreux morts et blessés, tant militaires que civils, parmi lesquels de très jeunes enfants. La majorité des habitants de Kitchanga et des alentours ont pris la fuite.

« Kitchanga ressemble aujourd'hui à une vaste scène de désolation, et notre équipe sur place est sous le choc. Nous sommes extrêmement inquiets face à l'ampleur de ces récentes violences, dans une région déjà durement touchée par les conflits. La présence en ville de combattants incontrôlés est également préoccupante », déclare Franz Rauchenstein, chef de la délégation du CICR en République démocratique du Congo (RDC).

Le CICR rappelle que les parties au conflit doivent en tout temps faire la distinction entre civils et combattants, mais aussi entre biens civils, qui doivent être respectés et protégés, et objectifs militaires. C'est le message que les équipes du CICR dans l'est de la RDC ne cessent de transmettre aux forces et groupes armés en présence. Le principe de distinction est par ailleurs l’une des pierres angulaires du droit international humanitaire.

À Kitchanga, plus de 70 volontaires de la Croix-Rouge de la RDC s’emploient à prodiguer les premiers soins aux blessés légers. Ils ont en outre recueilli et inhumé les dépouilles mortelles de 68 personnes.

Pour faire face à l'afflux de blessés en provenance de Kitchanga, le CICR a déployé le 1er mars une seconde équipe chirurgicale à l'hôpital N’Dosho de Goma afin de renforcer la capacité chirurgicale de l'établissement. Plus de 90 blessés de guerre y sont actuellement pris en charge, dont une cinquantaine en provenance de Kitchanga. Les cas les plus graves nécessitent plusieurs interventions chirurgicales, souvent espacées sur plusieurs semaines.

L'équipe du CICR poursuit son travail dans la zone de Kitchanga afin de répondre aux besoins les plus pressants de la population.


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