L’OMS publie de nouvelles directives pour le traitement de la malnutrition aiguë sévère chez l’enfant
				
							
								
					
				
							
								
					
				
					
						
		| 27 Novembre 2013
GENÈVE / 27 novembre 2013 – L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié aujourd’hui de  nouvelles directives thérapeutiques pour soigner les presque 20 millions  d’enfants de moins de cinq ans qui souffrent de malnutrition aiguë  sévère dans le monde.
 
 On parle de malnutrition aiguë sévère quand un enfant souffre  d’émaciation sévère s’accompagnant ou non d’un œdème dû à la rétention  d’eau. L’enfant et le nourrisson en sont atteints quand leur  alimentation ne leur apporte pas assez d’énergie, de protéines et de  micronutriments et qu’ils souffrent d’autres problèmes de santé comme  des infections à répétition. Elle est diagnostiquée quand la  circonférence du bras est inférieure à 115 mm ou quand le rapport  poids/taille de l’enfant est fortement réduit.
 
 Les enfants atteints de malnutrition aiguë sévère sont parmi les  personnes les plus vulnérables au monde. Ils sont très maigres : leur  organisme a utilisé la plus grande partie de la graisse et de la masse  musculaire du corps pour rester en vie.
 
 Dans ses directives actualisées, l’OMS recommande de donner aux enfants  atteints de malnutrition aiguë sévère qui n’ont pas de complications  nécessitant une hospitalisation des aliments énergétiques spéciaux et  des antibiotiques pour traiter les infections. Ils peuvent ainsi se  rétablir à domicile, au sein de leur famille. Les directives indiquent  aussi le traitement à leur administrer en cas d’infection à VIH et  comment traiter la malnutrition sévère chez les enfants de moins de six  mois.
 
 « Ces directives sont cruciales car, souvent, les enfants atteints de  malnutrition aiguë sévère ne sont pas pris en compte dans les plans de  santé nationaux, ce qui peut leur être fatal. Si ces enfants ne  reçoivent pas les soins médicaux et nutritionnels adéquats, très  souvent, ils meurent », commente le Dr Francesco Branca, Directeur du  Département de l’OMS Nutrition pour la santé et le développement.
 
 Les nouvelles directives remplacent celles que l’OMS a publiées en 1999,  dans lesquelles elle recommandait d’hospitaliser tous les enfants  souffrant de malnutrition sévère, de leur donner une préparation lactée  enrichie et un traitement adéquat, antibiotiques compris. Les directives  ont été actualisées pour tenir compte des nouvelles technologies qui  permettent de prendre en charge à domicile les enfants souffrant de  malnutrition aiguë sévère qui ont de l’appétit et ne présentent aucune  complication manifeste en leur donnant des aliments spécialement  composés qui sont source d’énergie et de nutriments parallèlement à des  antibiotiques.
 
 « C’est généralement mieux pour les enfants et pour leur famille si les  enfants sont soignés en ambulatoire », explique le Dr Elizabeth Mason,  Directeur du Département de l’OMS Santé de la mère, du nouveau-né, de  l’enfant et de l’adolescent. « C’est souvent plus facile pour les  familles qui doivent continuer à s’occuper d’autres enfants et cela  permet aux enfants malnutris et vulnérables de rester chez eux sans être  exposés au risque d’infection nosocomiale ».
 
 L’administration d’antibiotiques par anticipation est importante, car le  système immunitaire d’un enfant gravement malnutri est quasiment à  l’arrêt. L’absence de réponse immunitaire signifie que l’organisme est  incapable de lutter contre les infections et qu’en cas d’infection, les  tests ne mettront pas forcément celle-ci en évidence. Il est attesté  qu’un antibiotique à large spectre comme l’amoxicilline permet à  l’organisme de l’enfant de résister aux infections courantes telles que  la pneumonie et les infections urinaires, qui peuvent être mortelles  pour ce groupe d’enfants.
 
 Toutefois, la nouvelle recommandation concerne spécifiquement les  enfants atteints de malnutrition aiguë sévère, et non ceux qui sont  seulement dénutris. L’utilisation généralisée d’antibiotiques chez les  enfants qui n’en ont pas besoin augmenterait le risque de résistance des  agents infectieux à des antibiotiques salvateurs, et nuirait ainsi à la  santé et à la survie de tous les enfants.
 
 Autre nouvel aspect des directives : le traitement des enfants atteints  de malnutrition aiguë sévère qui sont contaminés par le VIH. Les  directives de 1999 ne recommandaient pas le dépistage du VIH chez les  enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère. À l’époque, les  médicaments antirétroviraux n’étaient guère disponibles et on n’avait  peu d’expérience de leur usage chez l’enfant. Les circonstances sont  très différentes aujourd’hui. On sait désormais que les antirétroviraux  augmentent beaucoup les chances de survie des enfants porteurs du VIH et  ils deviennent plus accessibles. Dans les nouvelles directives, il est  recommandé de soumettre systématiquement au dépistage du VIH les enfants  atteints de malnutrition aiguë sévère dans les pays où le virus est  répandu et de donner aux enfants VIH-positifs des antirétroviraux ainsi  que des aliments spéciaux et des antibiotiques pour traiter la  malnutrition sévère.
 
 L’autre groupe dont les besoins sont pour la première fois pris en  compte dans ces directives sont les nourrissons de moins de six mois  souffrant de malnutrition aiguë sévère. Pour une nutrition optimale et  pour la protection contre les infections, l’OMS recommande que tous les  bébés de moins de six mois soient exclusivement nourris au sein. Cette  recommandation est particulièrement importante pour les bébés gravement  malnutris. Les services de santé devraient apporter un soutien  particulier aux mères de ces enfants pour qu’elles les nourrissent au  sein et prévoir un traitement antibiotique. S’il n’est pas envisageable  que la mère allaite l’enfant gravement malnutri, la famille devra avoir  recours au lait d’une autre femme (parente, voisine, nourrice ou banque  de lait). Si cela s’avère impossible, il faudra fournir aux familles une  préparation pour nourrisson et les conseiller pour qu’elles sachent la  préparer et l’utiliser en toute sécurité.






