altLa Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie une étude sur les ruptures de stock de médicaments, réalisée en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). À partir d’une exploitation originale des données de la plateforme de l’ANSM de déclaration par les industriels des ruptures de stock, cette étude présente une nouvelle mesure de l’intensité des tensions et des ruptures de stock sur les années récentes, jusqu’à fin 2024. Sont également présentées des estimations de l’effet des ruptures de stock sur les volumes de ventes de médicaments aux pharmacies de ville, ainsi que des analyses par classe thérapeutique.

Les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) sont définis, selon le Code de la santé publique comme les médicaments pour lesquels une interruption de traitement est susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients à court ou moyen terme, ou représente une perte de chance importante compte-tenu de la gravité ou du potentiel évolutif de la maladie. Selon la liste de l’ANSM publiée en décembre 2024, sur les 17 000 présentations de médicaments commercialisées, environ 10 000 sont des MITM. Les titulaires d’autorisation de mise sur le marché et les entreprises pharmaceutiques exploitant un MITM doivent informer l’ANSM, dès qu’ils en ont connaissance, de tout risque de rupture de stock ou de toute rupture de stock relative à ce médicament.

Hausse des ruptures de stock des MITM entre 2021 et 2023, un reflux lent et continu depuis


En 2021 et 2022, le nombre de présentations médicamenteuses simultanément en rupture de stock a fortement augmenté, dépassant largement les précédents épisodes, notamment celui intervenu lors du premier confinement. Un pic de criticité a été atteint à l’hiver 2022-2023, avec environ 800 présentations en rupture de stock simultanément. Le nombre de présentations en rupture a ensuite reflué progressivement. Au 31 décembre 2024, on comptait environ 400 présentations en rupture stock, un niveau certes en retrait par rapport au pic mais encore élevé.

Les risques de rupture de stock également en forte progression entre 2021 et 2023


Les risques de rupture de stock, qui constituent un halo recouvrant des situations plus hétérogènes, ont aussi fortement augmenté en 2021 et 2022, pour atteindre un plateau en 2023, autour de 1 500 présentations à risque simultanément, avant de baisser en 2024. Au 31 décembre 2024, le nombre de présentations à risque de rupture est passé sous la barre des 1 200, un niveau qui reste très élevé. La sévérité des risques de rupture de stock semble s’atténuer, si l’on en juge par le niveau des stocks déclarés. Entre le pic de criticité et fin 2024, le stock médian des présentations à risque de rupture est passé d’1,3 mois de ventes habituelles à 2 mois de ventes.


Baisse du nombre de ventes de boites aux officines, mais pas d’effondrement systématique


Les déclarations de problèmes de stock par les industriels incluent l’identifiant de la présentation concernée (code CIP), permettant l’appariement avec les données de vente mensuelle aux pharmacies. Une rupture de stock, ou un risque de rupture de stock peut affecter significativement les ventes du médicament concerné aux pharmacies, sans forcément s’accompagner d’un effondrement des ventes. En moyenne, sur l’ensemble de la durée d’un épisode de tension, le nombre de boîtes livrées aux pharmacies a baissé de 11 % pour une rupture de stock et de 7 % pour un risque de rupture. Au pic de criticité atteint lors de l’hiver 2022-2023, le nombre de boîtes de MITM manquantes mensuellement à la vente aux officines, à la suite d’une rupture ou d’un risque de rupture, a atteint 8 millions (hors hausses éventuelles des ventes d’alternatives thérapeutiques),soit entre 6,5 % et 10 % du volume de vente total de MITM.


Aucune classe thérapeutique n’échappe à la vague des ruptures de stock de 2021-2022


Les déclarations de rupture de stock se sont concentrées sur un nombre limité de classes de médicaments. Quatre classes rassemblent près des trois-quarts des déclarations : les médicaments du système cardio-vasculaire (environ 30 % des déclarations), ceux du système nerveux (20 %), les antibiotiques (14 %) et les médicaments du système digestif (environ 10 %). Pour autant, toutes les classes thérapeutiques ont été touchées par l’augmentation des tensions et ruptures sur les stocks en 2021 et 2022.


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A propos de la DREES

Mise en place par le décret du 30 novembre 1998, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) fait partie avec l’Insee et les autres services statistiques ministériels du service statistique public (SSP). Son rôle est de fournir des informations fiables et des analyses dans les domaines du social et de la santé. L’action de la DREES s’appuie, depuis plus de 20 ans, sur un engagement déontologique dont les principes, codifiés et partagés au niveau européen, sont l’indépendance professionnelle, l’engagement sur la qualité, le respect du secret statistique, l’impartialité et l’objectivité. La DREES est aussi un service statistique ministériel dont la mission prioritaire est d’accompagner et d’évaluer les politiques publiques sociales et sanitaires.


Ce message et toutes les pièces jointes sont établis à l'intention exclusive des destinataires et les informations qui y figurent sont strictement confidentielles.
Toute utilisation non conforme à sa destination, toute diffusion ou toute publication totale ou partielle, est interdite.
L’Autorité de la statistique publique veille au respect de l’égalité de traitement dans l’accès aux publications statistiques, tout accès préalable accordé étant strictement limité et contrôlé. A la levée de l’embargo, l’ensemble de ces publications est disponible sur le site https://drees.solidarites-sante.gouv.fr
Si vous n'êtes pas le destinataire de ce message, vous ne devez ni le copier ou le faire suivre, ni le divulguer ou en utiliser tout ou partie.


Tensions et ruptures de stock de médicaments déclarées par les industriels :
quelle ampleur et quelles conséquences sur les ventes aux officines ?



La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie une étude sur les ruptures de stock de médicaments, réalisée en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). À partir d’une exploitation originale des données de la plateforme de l’ANSM de déclaration par les industriels des ruptures de stock, cette étude présente une nouvelle mesure de l’intensité des tensions et des ruptures de stock sur les années récentes, jusqu’à fin 2024. Sont également présentées des estimations de l’effet des ruptures de stock sur les volumes de ventes de médicaments aux pharmacies de ville, ainsi que des analyses par classe thérapeutique.



Les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) sont définis, selon le Code de la santé publique comme les médicaments pour lesquels une interruption de traitement est susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients à court ou moyen terme, ou représente une perte de chance importante compte-tenu de la gravité ou du potentiel évolutif de la maladie. Selon la liste de l’ANSM publiée en décembre 2024, sur les 17 000 présentations de médicaments commercialisées, environ 10 000 sont des MITM. Les titulaires d’autorisation de mise sur le marché et les entreprises pharmaceutiques exploitant un MITM doivent informer l’ANSM, dès qu’ils en ont connaissance, de tout risque de rupture de stock ou de toute rupture de stock relative à ce médicament.


Hausse des ruptures de stock des MITM entre 2021 et 2023, un reflux lent et continu depuis


En 2021 et 2022, le nombre de présentations médicamenteuses simultanément en rupture de stock a fortement augmenté, dépassant largement les précédents épisodes, notamment celui intervenu lors du premier confinement. Un pic de criticité a été atteint à l’hiver 2022-2023, avec environ 800 présentations en rupture de stock simultanément. Le nombre de présentations en rupture a ensuite reflué progressivement. Au 31 décembre 2024, on comptait environ 400 présentations en rupture stock, un niveau certes en retrait par rapport au pic mais encore élevé.


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Les risques de rupture de stock également en forte progression entre 2021 et 2023


Les risques de rupture de stock, qui constituent un halo recouvrant des situations plus hétérogènes, ont aussi fortement augmenté en 2021 et 2022, pour atteindre un plateau en 2023, autour de 1 500 présentations à risque simultanément, avant de baisser en 2024. Au 31 décembre 2024, le nombre de présentations à risque de rupture est passé sous la barre des 1 200, un niveau qui reste très élevé. La sévérité des risques de rupture de stock semble s’atténuer, si l’on en juge par le niveau des stocks déclarés. Entre le pic de criticité et fin 2024, le stock médian des présentations à risque de rupture est passé d’1,3 mois de ventes habituelles à 2 mois de ventes.


Baisse du nombre de ventes de boites aux officines, mais pas d’effondrement systématique


Les déclarations de problèmes de stock par les industriels incluent l’identifiant de la présentation concernée (code CIP), permettant l’appariement avec les données de vente mensuelle aux pharmacies. Une rupture de stock, ou un risque de rupture de stock peut affecter significativement les ventes du médicament concerné aux pharmacies, sans forcément s’accompagner d’un effondrement des ventes. En moyenne, sur l’ensemble de la durée d’un épisode de tension, le nombre de boîtes livrées aux pharmacies a baissé de 11 % pour une rupture de stock et de 7 % pour un risque de rupture. Au pic de criticité atteint lors de l’hiver 2022-2023, le nombre de boîtes de MITM manquantes mensuellement à la vente aux officines, à la suite d’une rupture ou d’un risque de rupture, a atteint 8 millions (hors hausses éventuelles des ventes d’alternatives thérapeutiques),soit entre 6,5 % et 10 % du volume de vente total de MITM.


Aucune classe thérapeutique n’échappe à la vague des ruptures de stock de 2021-2022


Les déclarations de rupture de stock se sont concentrées sur un nombre limité de classes de médicaments. Quatre classes rassemblent près des trois-quarts des déclarations : les médicaments du système cardio-vasculaire (environ 30 % des déclarations), ceux du système nerveux (20 %), les antibiotiques (14 %) et les médicaments du système digestif (environ 10 %). Pour autant, toutes les classes thérapeutiques ont été touchées par l’augmentation des tensions et ruptures sur les stocks en 2021 et 2022.


Cette étude sera accessible sur notre site internet demain matin à partir de 6h00 sur cette page.

 
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A propos de la DREES

Mise en place par le décret du 30 novembre 1998, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) fait partie avec l’Insee et les autres services statistiques ministériels du service statistique public (SSP). Son rôle est de fournir des informations fiables et des analyses dans les domaines du social et de la santé. L’action de la DREES s’appuie, depuis plus de 20 ans, sur un engagement déontologique dont les principes, codifiés et partagés au niveau européen, sont l’indépendance professionnelle, l’engagement sur la qualité, le respect du secret statistique, l’impartialité et l’objectivité. La DREES est aussi un service statistique ministériel dont la mission prioritaire est d’accompagner et d’évaluer les politiques publiques sociales et sanitaires.


Ce message et toutes les pièces jointes sont établis à l'intention exclusive des destinataires et les informations qui y figurent sont strictement confidentielles.
Toute utilisation non conforme à sa destination, toute diffusion ou toute publication totale ou partielle, est interdite.
L’Autorité de la statistique publique veille au respect de l’égalité de traitement dans l’accès aux publications statistiques, tout accès préalable accordé étant strictement limité et contrôlé. A la levée de l’embargo, l’ensemble de ces publications est disponible sur le site https://drees.solidarites-sante.gouv.fr
Si vous n'êtes pas le destinataire de ce message, vous ne devez ni le copier ou le faire suivre, ni le divulguer ou en utiliser tout ou partie.