Après un 1er semestre marqué par des mesures d’économies aux dépens des usagers de  la santé, et particulièrement des personnes malades, avec notamment la  hausse des franchises médicales et des participations forfaitaires, la  rentrée s’annonce sous de bien mauvais auspices. Deux rapports  confirment les inquiétudes des derniers mois. 
Dans  le cadre de la recherche d’économies publiques et de la revue des  dépenses, l’Inspection générale des finance (IGF) et l’Inspection  générale des affaires sociales (IGAS) font des propositions qui viennent  encore aggraver l’accès aux soins et les restes à charge des personnes  malades et en situation de handicap.
Création d’une nouvelle franchise médicale sur les dispositifs médicaux 
Le rapport concernant les dispositifs médicaux propose notamment de créer une franchise médicale de 1 euro sur ces dispositifs. Par ailleurs, est également évoquée l’idée de diminuer le taux de remboursement de ces dispositifs.
De  l’aveu même des auteurs du rapport, ce levier n’est pas le plus  pertinent pour la maitrise des dépenses, mais il est le plus simple à  actionner ! En effet le meilleur levier, tant en termes de finances que  de qualité des soins, reste la pertinence des prescriptions. Mais jugé  trop «complexe», la solution de facilité visant à faire payer les  patients et les usagers du système de santé est privilégiée !
Remise en cause de la prise en charge à 100 % des ALD 
Le  cas des personnes en affection de longue durée (ALD), dont les dépenses  de santé sont logiquement les plus élevées – mais les restes à charge  également ! – a particulièrement intéressé le précédent gouvernement qui  avait missionné l’IGAS et l’IGF pour que des propositions soient  élaborées. Objectif non dissimulé : réduire les dépenses de santé. Après  avoir rappelé que ce dispositif était essentiel «pour limiter les renoncements aux soins», la mission propose purement et simplement de remettre en cause le principe même de la protection des personnes malades.
Parmi les propositions et mesures étudiées, les restrictions sont nombreuses, notamment :
- Introduire  une hiérarchie entre les ALD jugées « sévères » et celles étiquetées «  moins sévères », avec pour finalité de resserrer le panier de soins de  ces dernières en supprimant la prise en charge à 100 % ;
 
- Créer  un plafond spécifique de franchises sur les transports, qui, de plus,  augmenteraient de 4 à 5 euros par transport, qui se rajouterait au  plafond des autres franchises ;
 
- Assujettir  les indemnités journalières maladie ALD à l’impôt, avec pour  conséquence d’entraîner de facto leur prise en compte dans les  prestations sociales (RSA, AAH), ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ;
 
- Instaurer  un ticket modérateur spécifique sur les soins liés à l’ALD, ce qui  revient in fine à supprimer totalement et, pour tous, la prise en charge  à 100%.
 
Les  personnes en ALD sont celles qui accusent déjà le plus de reste à  charge. Ce sont aussi les premières confrontées aux dépassements  d’honoraires qui explosent – et pour lesquels rien n’est fait – et aux  frais déjà non remboursés dans le cadre de l’ALD. La remise en cause de  la prise en charge à 100 % aura un impact non seulement sur les  personnes malades elles-mêmes, mais également sur l’ensemble de la  population, dans la mesure où ces dépenses seront transférées aux  usagers et aux complémentaires santé, lesquelles les répercuteront sur  le montant des cotisations, elles aussi en hausse constante. 
France  Assos Santé appelle à en finir avec les solutions de facilité, source  de renoncement aux soins entrainant au final un surcout pour la  collectivité. Les usagers ne sont pas responsables des pratiques  professionnelles contraire aux recommandations.
Nous  réclamons une véritable politique de santé publique pour permettre une  réelle efficience et pertinence des soins et des parcours ainsi qu’une  politique bien plus stricte en matière de règlementation et de taxation  des produits néfastes pour la santé. Emprunter cette voie permettrait de  financer de façon bien plus importante la prise en charge d’actions de  prévention et de promotion de la santé, source d’économies  substantielles et durables.
France  Assos Santé et l’ensemble de ses associations s’opposeront fermement à  tout démantèlement de la qualité des soins au profit d’économies  injustes et contre-productives.