altBamako / Niamey / Genève (CICR) – Quelle que soit l’évolution prochaine du conflit armé dans le nord du Mali, le risque d’une aggravation de la situation humanitaire dans cette région et dans l’ensemble du Sahel est important, prévient le président du CICR, Peter Maurer, au terme d’une visite de trois jours sur place. « En particulier, d’éventuels déploiements militaires et une reprise des hostilités au nord du Mali auront des répercussions inévitables et il faut être prêt à y répondre », précise M. Maurer, après s’être rendu à Niamey et Agadez au Niger, d'où le CICR déploie l’essentiel de son action humanitaire dans la région, puis à Bamako et Mopti au Mali.

« Les populations dans le nord du Mali, celles qui se sont déplacées vers le sud, et tous ceux qui ont fui le conflit pour chercher refuge et assistance dans les pays voisins dont le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso et l'Algérie, sont particulièrement vulnérables », explique M. Maurer. « Leur aptitude à faire face aux difficultés de la vie quotidienne est déjà largement entamée. Tous ont besoin de nourriture, d'un meilleur accès à l'eau potable et aux soins de santé. »

À Niamey, le président du CICR a participé à une distribution de vivres en faveur de plus de 4 000 personnes venant du nord du Mali. « Les mots d'un père de famille m'ont particulièrement marqué. Ce dernier a fui avec ses sept enfants. Il m'a confié que tant que la situation restait instable, il ne pouvait pas rentrer chez lui. Les familles que j'ai rencontrées sont particulièrement éprouvées et affaiblies par les crises alimentaires successives et par les combats des derniers mois. »

À Mopti, le président du CICR a rencontré des familles déplacées dont certaines ont été récemment réunifiées, et a inauguré un centre de santé de la Croix-Rouge malienne fraîchement réhabilité.

M. Maurer s’est entretenu avec les autorités nigériennes et maliennes des conséquences humanitaires cumulées du conflit dans le nord du Mali et de la récurrence des crises alimentaires de ces dernières années. Il a réaffirmé l’engagement de l’organisation d’agir en faveur des populations touchées, en particulier dans le nord du Mali, où le CICR poursuit une vaste opération d'assistance alimentaire et médicale.

Par ailleurs, M. Maurer a visité la maison d'arrêt de Kati près de Bamako, où le CICR a récemment construit un dispensaire et réhabilité les cuisines dans le but d’améliorer les conditions de vie des détenus. « Il est particulièrement important aujourd’hui de pouvoir visiter tous les détenus au Mali », précise M. Maurer

« Une action humanitaire neutre et indépendante s’impose dans la région aujourd'hui plus que jamais, et le CICR qui agit toujours en se conformant scrupuleusement à ces principes, est bien placé pour remplir ce rôle », estime M. Maurer. « L’acceptation du CICR par les différents acteurs sur le terrain nous permettant de mener une action à large échelle, je lance un nouvel appel aux donateurs pour qu'ils s'engagent davantage en faveur des populations et de nos opérations humanitaires au Sahel ».

Lors de sa visite, M. Maurer a également rencontré les responsables de la Croix-Rouge nigérienne et de la Croix-Rouge malienne, partenaires essentiels du CICR, et a soutenu les équipes sur place dans un contexte marqué par de nombreux défis, dont celui de la sécurité.