altLe 5 juin, le Dr Bernard Escudier présentera ses travaux lors du Congrès de l’American Society of Clinical Oncology (Asco), à Chicago. Oncologue médical spécialisé dans le cancer du rein à Gustave Roussy, le Dr Escudier a validé la première signature génétique du risque de rechute de ce cancer. Ce nouvel outil de pronostic fera ainsi l’objet d’une présentation orale lors du plus grand congrès mondial de cancérologie.

Présentation lundi 5 juin à 10h24 dans le Arie Crown Theater.

“ C’est une combinaison de 16 gènes, 11 impliqués dans l’inflammation, la vascularisation, etc. et 5 gènes de référence, qui permet de prédire quels patients présentent un risque significatif de rechute à cinq ans. De tels outils ont déjà fait leur preuve pour le cancer du sein notamment, mais il n’existait jusqu’à présent aucune signature moléculaire connue pour prédire de telles rechutes pour le cancer du rein ”, explique le Dr Escudier.

Cette signature moléculaire baptisée 16gene Recurrence Score® a été développée et validée, après chirurgie (néphrectomie), dans deux cohortes de patients atteints de cancer du rein non métastatique. Ces travaux menés conjointement par l’équipe du Dr Escudier, à Gustave Roussy, et l’équipe du Dr Rini à la Cleveland Clinic (Ohio, États-Unis) ont déjà fait l’objet d’une publication dans The Lancet Oncology et une présentation au congrès de l’Asco en 2015. Cette nouvelle étude vient confirmer la pertinence de ce nouvel outil pronostique sur une troisième cohorte de patients, à haut risque.

“ Le 16gene Recurrence Score permet d’identifier les patients qui pourraient tirer un bénéfice d’un traitement adjuvant. Ce score est bien plus efficace que les systèmes pronostiques utilisés habituellement. En revanche, notre étude a aussi montré que ce test ne permet pas de prédire, parmi ces patients, ceux qui vont répondre favorablement au traitement adjuvant par le sunitinib”, précise le Dr Escudier.

Avec 11 000 nouveaux cas par an en France, le cancer du rein se situe entre la 6e et 7e localisation de tumeur la plus fréquente. Il représente 3 % de l’ensemble des cancers. Le cancer du rein dit à cellules claires (renal cell carcinoma) est de loin le plus fréquent de ces cancers du rein (plus de 80 % des patients). Lorsqu’il est détecté précocement, son pronostic est favorable, mais à un stade métastatique, ce cancer présente un taux de survie à 5 ans de l’ordre de 10 %.

Cette confirmation de l’efficacité du test ouvre un peu plus grand la porte à sa prochaine commercialisation et à son utilisation en routine clinique afin de mieux identifier les patients à risque de rechute après un cancer du rein et leur proposer la meilleure prise en charge.