altLes cannabinoïdes de synthèse (CS) sont des substances utilisées à des fins récréatives et ayant des effets psychoactifs similaires au delta 9-tétrahydrocannabinol, principale substance active du cannabis. Leur consommation expose à des risques graves sur le plan physique et psychique avec un potentiel d’abus et de dépendance. Du fait de ces risques, 12 familles chimiques ainsi que 10 nouvelles substances ont été inscrites sur la liste des stupéfiants.[1]

Les cannabinoïdes de synthèse se présentent généralement sous forme de mélanges de plantes destinés à être fumés ou sous forme de poudres destinées à être fumées, vaporisées ou ingérées. Depuis 2013, un nouveau mode de consommation se développe avec des e -liquides destinés à être utilisés dans des cigarettes électroniques. De très nombreux sites Internet proposent ces substances. La composition et les concentrations sont variables, y compris pour un même produit.

En France, les premiers cannabinoïdes de synthèse ont été identifiés en 2008. Depuis, leur nombre est en très forte croissance, notamment en Europe. Ainsi, le nombre de substances identifiées lors des saisies douanières[2] augmente régulièrement : 60 en 2012, 80 en 2013, plus de 150 au 6 novembre 2015. Enfin, selon le rapport européen sur les drogues de l’OEDT en 2016, 4 % des 18-34 ans ont déclaré avoir déjà fumé des cannabinoïdes de synthèse en France. Certains cannabinoïdes de synthèse figurent déjà sur la liste des stupéfiants en France[3] .

En raison du risque grave pour la santé publique qu’ils présentent et en l’absence d’usage médical identifié, il a été décidé sur proposition du Directeur Général de l’ANSM, après un avis favorable de la Commission des Stupéfiants et des Psychotropes, d’inscrire 12 familles chimiques ainsi que 10 nouvelles substances sur la liste des stupéfiants.

Il est rappelé que les effets toxiques aigus rapportés lors de la consommation de cannabinoïdes de synthèse sont principalement :

  • des troubles neurologiques et neuromusculaires (agitation, convulsions, somnolence, vertiges, paresthésies, ralentissement psychomoteur),
  • des troubles cardiovasculaires (tachycardie/palpitations, hypertension artérielle, plus rarement bradycardie, voire hypotension artérielle)
  • des troubles psychiatriques (troubles psychotiques, symptômes paranoïaques, confusion, anxiété, amnésie, parfois insomnie, humeur dépressive).

Des cas de tolérance, de dépendance et de signes de sevrage sont également décrits. Aucun décès n’a été rapporté en France à ce jour mais la littérature étrangère rapporte de nombreux cas de décès par intoxication massive.

L’ANSM rappelle que tout cas d’abus ou de pharmacodépendance grave doit être signalé au Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance (CEIP) dont les professionnels de santé / patients / association de patients  dépendent géographiquement.

Pour plus d’information : Déclarer un effet indésirable

Lire aussi

[1] Arrêté du 31 mars 2017, publié au JORF le 6 avril 2017
[2] Source : Observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT)
[3] Point d'information du 27/02/2009 et Point d'information du 27/05/2015