23 Mars 2016
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Monsieur le commissaire européen, Mesdames et messieurs les ministres, Mesdames et messieurs les directeurs d’agences internationales, Mesdames, messieurs,
II. Le second enseignement que nous devons tirer des crises récentes, c’est la nécessaire implication de la population.
Cet enjeu a été parfaitement illustré lors de l’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest. La défiance des populations à l’égard des secours sanitaires a contribué aux difficultés d’endiguement de l’épidémie.
C’est pourquoi la communication est un déterminant majeur de la gestion de crise. Il s’agit de fournir une information exacte et précise à la population, alors même que les connaissances sont encore susceptibles d’évoluer. Pendant la crise Ebola, nous avons informé des dangers, sans provoquer la psychose dans nos pays. De même, dès l’apparition du premier cas de malade du virus Zika sur le territoire français, j’ai sensibilisé l’ensemble du grand public aux mesures de protections individuelles, notamment, en diffusant dans les médias locaux des spots radiophoniques et télévisés.
Pour qu’une adhésion aux discours officiels existe en toutes circonstances, il faut faire participer la population elle-même, le plus précocement possible. Cela peut passer par les réseaux sociaux, notamment pour des sujets sensibles comme la vaccination. L’enjeu est donc ici la transparence et la responsabilisation.
III. Enfin, troisième enseignement, face à des épidémies qui ne connaissent pas de frontières, il nous faut un pilotage et une gouvernance internationale solides.
La sécurité sanitaire doit rester une priorité de l’agenda politique mondial. Le règlement sanitaire international (RSI) est notre cadre juridique commun, un guide dont le respect par chaque Etat garantit la protection de toute la planète.
Pour une mise en œuvre universelle et effective du règlement sanitaire international (RSI), nous devons avancer dans deux directions. Tout d’abord, nous devons évaluer de manière lucide et indépendante l’application du règlement sanitaire international (RSI) dans chaque Etat. Ensuite, nous devons renforcer l’aide financière, technique et humaine pour aider les Etats à respecter leurs engagements. Sur ces deux points, le rôle de l’OMS est central. Nous devons tous être engagés à ses côtés, pays membres comme bailleurs internationaux.
La prochaine Assemblée mondiale de la Santé sera l’occasion de prendre les décisions nécessaires pour permettre à l’OMS de remplir ces deux missions. Le document de conclusion qui sera adopté à l’issue des travaux de cette conférence nous permettra de franchir une étape importante.
Mesdames, messieurs,
La sécurité sanitaire est un droit pour nos populations à qui nous devons garantir une protection optimale. Notre devoir en tant que responsables politiques est de construire des systèmes de santé au niveau national comme international capables de faire face à des épidémies de grande ampleur. Anticipation, réactivité, démocratie sanitaire, solidarité internationale, telles sont les clés de la réussite d’une sécurité sanitaire mondiale.
Je vous remercie.