27 Février 2014
|L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle aux professionnels de santé et aux patientes l’importance du strict respect des mesures de minimisation du risque tératogène de Soriatane. Ce rappel au bon usage de Soriatane s’accompagne d’une restriction de la prescription initiale annuelle aux dermatologues et d’un renforcement des mesures de prévention de la survenue d’une grossesse en cours de traitement par Soriatane.
L’acitrétine, commercialisée sous le nom de Soriatane est un rétinoïde (dérivé de la vitamine A), qui a obtenu en France une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) en 1988. Elle est indiquée dans les formes sévères de psoriasis en monothérapie ou en association à la puvathérapie, les dermatoses liées à des troubles sévères de la kératinisation et les formes sévères de lichen plan en cas d’échec de s thérapeutiques habituelles.
Comme tous les rétinoïdes systémiques, l’acitrétine est un puissant tératogène[1] justifiant des mesures particulières de prévention de la grossesse.
Ceci implique, pour les patientes et les professionnels de santé, de respecter strictement les mesures suivantes :
Une étude de cohorte a été réalisée en collaboration entre l’ANSM et la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) à partir des données de l’Assurance Maladie afin d’évaluer le respect de ces mesures -dont la plus importante est la réalisation d’un test de grossesse plasmatique mensuel dans les 3 jours précédant la prescription-.
Ainsi entre 2007 et 2012, 7 663 femmes âgées de 15 à 49 ans en instauration de traitement par acitrétine ont été incluses dans cette étude, dont les principaux résultats sont les suivants :
Dans ce contexte, l’ANSM insiste sur l’importance de bien informer toute femme en âge de procréer qu’un traitement par Soriatane est incompatible avec une grossesse, pendant toute la durée du traitement ainsi que pendant les 2 années qui suivent ce traitement, en raison du risque de stockage dans les graisses d’un métabolite tératogène, dont la formation est favorisée par la consommation d’alcool.
Elle met par ailleurs en place les mesures suivantes :
Enfin, à la demande de l’ANSM, le laboratoire titulaire lance une nouvelle campagne de communication. Elle prévoit une lettre d’information aux professionnels de santé ainsi que des messages d’alerte sur les logiciels d’aide à la prescription et à la dispensation.
- Formulaire d’accord de soins et de contraception pour les patientes
- Brochure d’information destinée aux patientes
- Brochure sur la contraception pour les patientes
- Guide du médecin pour la prescription de Soriatane
- Guide du pharmacien pour la délivrance de Soriatane
- Carnet-patiente
L’ANSM rappelle que les professionnels de santé doivent déclarer immédiatement tout effet indésirable suspecté d’être du à un médicament dont ils ont connaissance au centre régional de pharmacovigilance dont ils dépendent géographiquement. Les patients et les associations agréées de patients peuvent également signaler tout effet indésirable à leur centre régional de pharmacovigilance. Pour plus d’information : Déclarer un effet indésirable |
[1] Une substance dite « tératogène » est susceptible de provoquer des malformations chez les enfants à naître dont la mère a été exposée