16 Janvier 2014
|L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rend public un rapport faisant un état des lieux sur la consommation de benzodiazépines. Ce rapport est une actualisation du rapport précédent publié en janvier 2012.
L’ensemble de ces nouvelles données confirment en particulier la reprise de la consommation de benzodiazépines anxiolytiques et hypnotiques en lien avec une prescription importante de ces molécules et pour une durée souvent trop longue.
En conséquence, un nouveau plan d’actions va être proposé par les autorités sanitaires courant 2014 pour mieux encadrer ces prescriptions de benzodiazépines et mieux informer professionnels de santé et patients sur leurs risques afin de prévenir la banalisation de leur recours.
Les benzodiazépines sont des molécules qui agissent sur le système nerveux central et qui possèdent des propriétés anxiolytiques, hypnotiques, myorelaxantes et anticonvulsivantes. En 2012, 22 benzodiazépines ou apparentées[1] étaient commercialisées en France. Entre 2012 et 2013, trois benzodiazépines ont fait l’objet de mesures particulières : le clonazépam, pour lequel des conditions d’accès restreintes ont été mises en place en France, le flunitrazépam qui a été retiré du marché français pour des raisons commerciales, le tétrazépam dont la réévaluation du rapport bénéfice/risque initié par la France a abouti à son retrait du marché en Europe en juillet.
De nouvelles données présentées dans ce rapport confirment la reprise de la consommation globale de benzodiazépines initiée depuis 2010. Cette reprise est sous tendue par la progression de la consommation d’anxiolytiques et d’hypnotiques, malgré la baisse importante de la consommation du tétrazépam qui est retiré du marché depuis[2] et du clonazépam (-70 % entre 2011 et 2012)[3].
Les principaux résultats montrent que :
Chez le sujet âgé, la consommation de benzodiazépines peut favoriser les chutes et perturber la mémoire.
Enfin, certaines études récentes font état du lien potentiel entre ces substances et la survenue d’une démence.
Afin de limiter la consommation et les risques des benzodiazépines, les autorités sanitaires françaises ont mis en place depuis 20 ans un certain nombre d’actions sur le plan réglementaire mais aussi en termes d’information et de communication. Devant le constat d’une consommation toujours très importante de benzodiazépines, d’une large prescription en particulier pour des durées trop longues et de la présence de risques liés à leur utilisation, les autorités sanitaires dont l’ANSM souhaitent mettre en place un nouveau plan d’actions. A cette fin, les professionnels de santé, médecins prescripteurs et pharmaciens, seront consultés et impliqués directement dans la mise en place de mesures qui devraient survenir dans le courant de l’année 2014.
Lire aussi :
[1] Deux molécules hypnotiques (zolpidem et zopiclone) sont ainsi apparentées aux benzodiazépines.
[2] Le retrait du marché du tétrazépam au niveau européen a été effectué en juillet 2013.
[3] Les myorelaxants et les antiépileptiques ne sont représentés que par une seule benzodiazépine dans chacune de ces classes (respectivement tétrazépam et clonazépam).
[4] Les parts respectives des myorelaxants et des antiépileptiques sont faibles (5,2 % et 1,1 %).
[5] En 2010 et 2011, le tétrazépam était la benzodiazépine la plus consommée en France suivie par le zolpidem, le bromazépam et l’alprazolam.