altLe laboratoire toulousain CESBIO au cœur d'un projet d'étude spatiale de la biomasse, sélectionné par l'Agence spatiale européenne

Initiée par des scientifiques conduits par Thuy Le Toan du Centre d'études spatiales de la biosphère (CESBIO - UPS/CNRS/CNES/IRD), le projet de mission spatiale BIOMASS permettra de suivre, par satellite, les variations à l'échelle du globe des stocks du carbone contenus dans les forêts. Un objectif capital pour comprendre le rôle des forêts dans le cycle du carbone, leur impact économique à l'échelle mondiale et leurs interactions avec le climat.

 

Pour estimer précisément les réservoirs et les flux de carbone sur Terre, une évaluation de la biomasse forestière, effectuée de façon régulière à l'échelle du globe, est indispensable.  Alors qu'on ne dispose actuellement que de mesures locales, seuls les satellites sont en mesure d'assurer un tel suivi. L'enjeu scientifique est donc majeur.

 

La mission BIOMASS a été sélectionnée par le Comité de Conseil pour les Sciences de la Terre de l'Agence spatiale européenne (ESA) qui l'a identifiée comme la plus convaincante techniquement et scientifiquement parmi les trois missions candidates.

Cette mission sera lancée à la fin de la décennie, en tant que 7e Mission Earth Exploration de l'ESA.

BIOMASS emportera un radar à synthèse d'ouverture (SAR) à basse fréquence, en bande P (longueur d'onde de l'ordre de 70cm), instrument encore jamais mis en orbite. Tout aussi novateur, la mission donnera lieu aux premières images spatiales bande P interférométriques mais aussi tomographiques, permettant de caractériser la structure 3D des forêts.

 



Le CESBIO, laboratoire de l'Observatoire Midi Pyrénées, est à l'origine du projet et participe avec plusieurs centres de recherche en Europe à la mise en œuvre de la mission coordonnée par l'ESA.

Thuy Le Toan, du CESBIO, à l'origine du projet, et Co-chair du 'BIOMASS Mission Advisory Group', se félicite de cette reconnaissance apportée à l'ensemble des équipes travaillant sur la mission depuis 2006. Pour elle, « la sélection arrive à temps pour disposer d'un moyen objectif pour dresser l'état des lieux des forêts dans le monde afin de mieux comprendre les impacts sur le climat, indissociables des enjeux à l'échelle de l'homme.

La mission elle-même est un vrai instrument d'exploration de la surface terrestre. Non seulement la couverture forestière sera 'sondée', mais aussi la glace et le sol des milieux arides. De nombreux travaux restent cependant à faire pour consolider la mission, et les équipes sont prêtes à relever le défi. »

Le CESBIO est fier d'être à l'origine d'une deuxième mission Earth Explorer (après SMOS lancé en 2009) qui démontre à la fois sa volonté de favoriser l'application du spatial pour le suivi de l'environnement et la gestion des ressources ainsi que sa capacité à innover et son excellence scientifique.