alt180 000 Français dépendants à l’héroïne, usagers ou patients ? Au-delà des préjugés, une ambition : modifier leur trajectoire addictive.

Leur motivation à sortir de l’addiction aux opiacés : améliorer leur santé et renouer avec une vie normale[i].

- La France compte plus de 180 000 personnes dépendantes à l’héroïne[ii] et environ 500 000 personnes auraient déjà consommé de l’héroïne une fois dans leur vie[iii].
- Le profil des usagers d’opiacés évolue rapidement. Leur dépendance est associée à des comorbidités psychologiques, psychiatriques et somatiques[iv].
- L’amélioration de l’état de santé est la 1ère raison qui pousse le patient à suivre un traitement.
- La dépendance est une maladie chronique évolutive. Pour répondre aux attentes tant des patients qu’à celles de la société, il est temps de repenser l’addictologie...

180 000 consommateurs réguliers d’héroïne en France

Les dernières données de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT), datées de janvier 20123, indiquent que le nombre d’expérimentateurs d’héroïne, c'est-à-dire de personnes ayant eu au moins un usage d’héroïne au cours de la vie, atteint le demi-million. Cet indicateur reflète la diffusion de ce produit dans la population française.

Depuis le début des années 90, avec la mise en place du suivi de cette population, on constate une augmentation régulière du nombre d’expérimentateurs d’héroïne. Leur pourcentage a doublé depuis 1992, passant de 0,6 % à 1,2 % des 18-64 ans en 2010[v]. On note au passage la forte disparité hommes-femmes puisque la prévalence n’est que de 0,6 % des femmes contre 1,9 % des hommes. Il en est de même pour l’âge puisque la prévalence chez les moins de 17 ans descend à 0,9 % (1 % des garçons contre 0,8 % des filles). La tendance montre une baisse, amorcée depuis 2008, du nombre d’expérimentateurs chez les plus jeunes. La France compte actuellement plus de 180 000 consommateurs d’héroïne2.

Depuis l’arrivée des TSO en France et leurs succès…

L’arrivée des premiers traitements de substitution aux opiacés (TSO) a radicalement changé la méthodologie de prise en charge des patients opio-dépendants. « Ce formidable essor des TSO

lors des années 90 a conduit la majeure partie des usagers d’opiacés à bénéficier d’une démarche réellement médicale et d’un traitement leur permettant de gérer efficacement la diminution ou l’arrêt des opiacés », souligne le Dr William Lowenstein, interniste, spécialiste des addictions et Président de SOS Addictions.

…le profil des usagers d’opiacés a changé

Cette politique, parmi les plus novatrices au monde, se heurte aujourd’hui à une évolution profonde de la population des usagers de drogue. « L’héroïnomane injecteur des années 80 a laissé la place à des poly-consommateurs, poly-dépendants, de plus en plus jeunes et évoluant dans une grande précarité » précise le Dr Laurent Karila, psychiatre, addictologue. La primo-consommation, principalement de cocaïne par voie nasale, ouvre la voie à d’autres dépendances selon une véritable trajectoire addictive.

Cette constatation est confirmée par les résultats de l’enquête ACCESS 4, enquête européenne soutenue par RB Pharmaceuticals (RBP), dont le volet français a été mené entre fin 2011 et début 2012. Parmi les 130 patients traités par TSO ayant répondu à cette enquête, tous pratiquement étaient consommateurs réguliers d’autres substances, le plus couramment d’alcool, de cannabis et d’amphétamines ou équivalents.

Comorbidités, l’un des enjeux majeurs de la prise en charge

L’un des enjeux de la prise en charge de la dépendance aux opiacées tient à la fréquence des comorbidités associées : psychologiques, psychiatriques et somatiques. Il s’agit d’un « patient complexe » reconnait le Dr Karila. Si 60 % des sujets interrogés dans le cadre de l’étude ACCESS s’estiment en bonne ou très bonne santé, ils sont moins de la moitié à juger de la même manière leur santé mentale. Plus de 50 % des interrogés souffre d’anxiété et de troubles du sommeil. La dépression et les troubles du comportement, notamment l’agressivité, sont fréquents.

Si l’on ajoute la fréquence des infections virales (Hépatite C et VIH), fréquentes chez les injecteurs, les affections sexuellement transmissibles, cardiaques ou pneumologiques, on comprend toute l’importance d’une prise en charge réellement globale, dans le cadre d’un réseau bien formé et motivé. A ce titre, il est intéressant de noter que l’amélioration de l’état de santé constitue le principal moteur de la mise en place d’un TSO (61 % des répondeurs à l’enquête ACCESS), largement devant la volonté de mettre un terme à la dépendance (49 %).

La dépendance : une maladie chronique évolutive

« Dans ce contexte, il est légitime de considérer la dépendance aux opiacés comme une maladie à part entière évoluant sur un mode chronique » précise le Pr. Jean-Pol Tassin, pharmacologue, INSERM, Université Paris 6. Elle se développe sur un terrain propice fait de facteurs favorisants et d’une susceptibilité individuelle encore mal comprise. Elle est liée à des modifications physiologiques profondes du fonctionnement du cerveau. Elle est enfin à l’origine de symptômes mais peut se traiter, au long cours, dans le cadre d’une prise en charge médicale spécialisée et adaptée.

Repenser l’addictologie

Afin de poursuivre la même dynamique que celle qui a menée aux succès connus dans les années 90, l’addictologie a aujourd’hui besoin d’un second souffle. Pour lui permettre de mieux faire face aux nouveaux enjeux qui se présentent – amélioration de la compréhension de la maladie, optimisation de la prise en charge, adaptation aux changements de la population des patients, réponse adaptée aux débats houleux qui agitent le domaine…- il parait désormais nécessaire de repenser son organisation, dans l’esprit de celle particulièrement efficace mise en place pour lutte contre le SIDA, comme le propose le Dr Lowenstein.

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A propos de RB Pharmaceuticals

RB Pharmaceuticals est une entreprise pharmaceutique appartenant au groupe Reckitt Benckiser Group plc. Sa vision est d’être pionnier dans le développement de médicaments innovants destinés aux patients souffrant d'une pharmacodépendance aux opiacés. Depuis la découverte de la buprénorphine dans les années 60, RB Pharmaceuticals met à disposition des professionnels de santé un nouveau traitement destiné à réduire le trafic et le mésusage des TSO. RB Pharmaceuticals demeure très actif en matière de recherche et de développement. Le laboratoire est présent dans 28 pays et emploie 500 collaborateurs. Ses spécialités sont disponibles dans plus de 40 pays dans le monde. Plus de 600 000 patients sont actuellement sous traitement et plus de 2 millions de patients ont bénéficié dans le monde d’un traitement RB Pharmaceuticals.



[i] « Les traitements de substitution aux opiacés vus par les patients » OFDT novembre 2012

[ii] Chast F. Les traitements de substitution aux opiacés : bilan des politiques publiques. Annales Pharmaceutiques Françaises (2009) 67 :2999-303.

[iii] OFDT. Drogues, chiffres clés. Janvier 2012

[iv] Etude ACCESS – Pr A Benyamina

[v] Beck F et al. Les niveaux d’usage des drogues en France en 2010. OFDT juin 2011, n° 76.


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[1] « Les traitements de substitution aux opiacés vus par les patients » OFDT novembre 2012
[2] Chast F. Les traitements de substitution aux opiacés : bilan des politiques publiques. Annales Pharmaceutiques Françaises (2009) 67 :2999-303.
[3] OFDT. Drogues, chiffres clés. Janvier 2012
[4] Etude ACCESS – Pr A Benyamina
[5] Beck F et al. Les niveaux d’usage des drogues en France en 2010. OFDT juin 2011, n° 76.


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[1] « Les traitements de substitution aux opiacés vus par les patients » OFDT novembre 2012

[1] Chast F. Les traitements de substitution aux opiacés : bilan des politiques publiques. Annales Pharmaceutiques Françaises (2009) 67 :2999-303.

[1] OFDT. Drogues, chiffres clés. Janvier 2012

[1] Etude ACCESS – Pr A Benyamina

[1] Beck F et al. Les niveaux d’usage des drogues en France en 2010. OFDT juin 2011, n° 76. Normal 0 21 false false false FR X-NONE X-NONE MicrosoftInternetExplorer4