altUn drame de portée essentiellement personnelle et familiale survenu à la maternité Port-Royal a conduit à la diffusion de plusieurs commentaires remettant en question la qualité de la médecine périnatale en France à travers l’indicateur que constitue le taux de mortalité périnatale.

La mortalité périnatale représente la mortalité des enfants dans la première semaine de vie, (mortalité néonatale précoce, dont le taux était de 1,7 p1000 en 2009) et la mortinatalité. La mortinatalité, telle que la définit l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) représente le nombre d’enfants mort-nés après 22 semaines (5 mois) de grossesse et pesant au moins 500g (1).

Dans la plupart des pays développés, environ une femme enceinte sur 200 donne naissance à un enfant mort-né, et ce chiffre a peu évolué au cours des 10 dernières années alors qu’il avait été divisé par 10 depuis les années 50. La plupart de ces enfants ne meurent plus pendant l’accouchement mais avant la naissance, et en dehors des complications avérées de la grossesse. Le risque augmente avec l’âge de la mère et son poids ainsi qu’avec la consommation de tabac.

En France, ce drame apparaît comme presque deux fois plus fréquent (10 p 1000) que dans les pays économiquement comparables. Cependant, dans notre pays, cette terminologie et cet indicateur, ne tiennent compte ni de l’âge gestationnel ni du poids de naissance, ni enfin de la cause du décès.

Cette situation est due principalement à 2 particularités :

1-  un changement de l’enregistrement des mort-nés à l’état civil a été promulgué en 2008. Les parents ont le libre choix de faire inscrire ou pas tout enfant, foetus ou embryon mort-né sur le registre d’état civil, à condition de produire un certificat d’accouchement. Ce certificat ne précise pas l’âge gestationnel, ni le poids à la naissance ;

2- enfin, en France les interruptions de grossesse pour raison médicale sont généralement aussi déclarées au même titre que les autres mort-nés, et elles constituent une proportion importante des enfants nés sans vie.

Reprenant les conclusions de son rapport adopté le 23 Novembre 2010  auxquelles elle souscrit toujours, l’Académie nationale de médecine (2) :

En conséquence, l’Académie recommande:

Références

1- OMS. Causes de mortinatalité et de mortalité néonatale. Bulletin de l'Organisation mondiale de la Santé. In www.who.int/bulletin/volumes/84/9/05-027300ab/fr/index.html

2- G Crépin et G Bréart. Mortalité maternelle et mortalité périnatale des enfants nés à terme en France. Bull. Acad. Natle Med. 2010 ; 184 : 1581-1600.

3- Instruction DGS/DGOS/DREES/MCI/R3/BESC no 2011-403 du 26 octobre 2011 relative au rappel des modalités d’enregistrement et de codage des morts-nés dans le PMSI nécessaires à la production de l’indicateur de mortinatalité. In http://www.sante.gouv.fr/fichiers/bo/2011/11-12/ste_20110012_0100_0076.pdf

Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt avec le contenu de ce communiqué.