altLe projet de réforme des rythmes scolaires se heurte actuellement à des revendications diverses, mais qui placent toutes les intérêts des adultes avant le souci de la santé de l'enfant. C'est ce que dénonçait déjà l'Académie nationale de médecine, dès 2010, dans son rapport justement intitulé «  Aménagement du temps scolaire et santé de l'enfant » (1).

La vie scolaire est un élément majeur de l'épanouissement de l'enfant ; or, c'est aujourd'hui un facteur déterminant de la fatigue exprimée par l’enfant, source de difficultés de concentration et d’apprentissage, d’irritabilité et d’agressivité , voire  d’échec scolaire  pouvant amener l’enfant  à une dangereuse autodépréciation (2,3).

C'est pourquoi, l'Académie de médecine souhaite intervenir dans le débat actuel  afin de rappeler à tous les acteurs concernés – enseignants, parents, pouvoirs publics – qu'il s'agit avant tout de respecter les rythmes biologiques de l'enfant et que toute réflexion sur l'aménagement du temps scolaire doit dépasser la polémique autour de la seule semaine de quatre jours.

C’est le « temps de vie de l’enfant » qu’il faut considérer et organiser.

Seules des mesures coordonnées d’harmonisation des trois temps scolaires précités (journée, semaine, année) seront capables d’apporter une réponse satisfaisante à la question malheureusement récurrente de l’inadaptation du système scolaire actuel à la santé et à la qualité de vie des enfants.

1-Y. Touitou et P. Bégué.  Aménagement du temps scolaire et santé de l’enfant (rapport 19.01.2010).  Bull. Acad. Med., 2010, 194,107-122. http://www.academie-medecine.fr/detailPublication.cfm?idRub=26&idLigne=1768

2- Carskadon MA. Sleep in adolescents: the perfect storm. Pediatr. Clin. N. Am. 2011, 58:637–647.

3- Y. Touitou. Adolescent sleep misalignment and chronic jet lag, a  matter of public health. J. Physiol. 2013, sous presse.