altUne nouvelle étude Les Echos
L’avenir de la psychiatrie hospitalière
Le secteur de la prise en charge de la santé mentale
Une étude pour anticiper l'avenir de la psychiatrie hospitalière face au réveil des cliniques privées.
Quels sont les grands enjeux auxquels sont confrontées les cliniques privées face à la domination des hôpitaux publics ? Quels modèles économiques pour quels résultats financiers ? Quelles stratégies de croissance ?
Une vision à 360° de tous les champs qui agitent la psychiatrie hospitalière.
Une domination écrasante du secteur public
Longtemps absent des formules de post-urgence et d’hospitalisation de jour, le secteur privé rattrape son retard
Le secteur public domine le marché de la psychiatrie hospitalière avec près de 66 % de l’activité à temps complet, 80 % pour le temps partiel et près de 90 % pour l’ambulatoire. Les cliniques privées de santé mentale totalisent 4,7 millions de journées en 2011, soit 18,2 % de l’activité, en progression de plus de 3 % en 2011. Le secteur sous dotation globale (public et associatif) enregistre quant à lui une croissance quasi-atone. La psychiatrie hospitalière est ainsi l’un des rares segments d’activité, avec le SSR, où le secteur privé gagne des parts de marché.

Demain, une croissance bridée ?
Desserrer l’étau entre des recettes contraintes par les pouvoirs publics et des charges qui progressent
La pression tarifaire se fait plus forte sur le secteur des cliniques psychiatriques, alors que l’activité augmente peu et que certaines charges continuent à progresser fortement. Les établissements sont ainsi pris dans un effet ciseau qui réduit progressivement leurs marges et impact leur capacité à investir. Malgré une érosion certaine de ses résultats depuis plusieurs années, la psychiatrie reste l’activité du secteur privé lucratif qui présente le meilleur couple rentabilité/sécurité. A la différence du MCO, économiquement fragile, et du secteur des soins de suite et de réadaptation dont la tarification va changer à court terme, la psychiatrie dispose d’une meilleure visibilité qui est de nature à rassurer les investisseurs.

Préparer l’arrivée de la T2A…
La révolution de la tarification des établissements de santé mentale est en marche
La tarification à l’activité (T2A) s’applique dans le secteur MCO depuis 2005 pour les cliniques privées. Son application pour les établissements SSR vient d’être repoussée à 2016. La psychiatrie ne devrait pas échapper à cette évolution malgré la diversité et la complexité des prises en charge. Bien que l’horizon du passage à la T2A en psychiatrie soit encore lointain, deux problématiques doivent être soulevées : les risques de sous et sur-dotations et la nécessité absolue de tracer, dans un but de facturation, tous les actes réalisées par les multiples intervenants. La notion de temps consacré au patient étant essentielle en psychiatrie, la T2A doit être envisagée avec prudence pour ne pas entraîner d’effets pervers : recentrage vers les activités d’hospitalisation, démotivation du personnel, dimensions loco-régionales spécifiques…

… et prendre des parts de marché au secteur public
Développement de l’activité, création de filières de prises en charge…
Face à la concurrence vive de l’hôpital public, les groupes de cliniques privées doivent saisir de nouvelles opportunités de développement :
- renforcer leur implantation au niveau régional afin de proposer des filières complètes de prise en charge au niveau local et créer des pôles d’excellence ;
- développer l’ambulatoire où, contrairement au court séjour, le secteur privé connaît un retard certain face au public,
- miser sur de nouvelles formes de prises en charge aux confins de la psychiatrie et des soins de suite.

Des besoins de financement élevés
Un secteur attractif pour les investisseurs
Ces stratégies de croissance (ouverture de nouveaux lits, spécialisation…) nécessitent de lourds investissements. Aujourd’hui, elles sont peu remises en cause par le durcissement des conditions d’accès aux financements. Le marché de l’hospitalisation est en effet peu sensible aux cycles. Les taux de remplissage sont très élevés, ce qui exclut tout risque de surcapacités et les cash flow sont récurrents. Il est dès lors toujours possible de lever des ressources auprès des fonds d’investissement qui continuent d’investir le secteur.