| 26 Novembre 2018
 Les technologies actuelles de mesure de masse peuvent peser un camion de plusieurs tonnes ou un atome d’hydrogène, mais un vide technique existe pour tout une gamme de masses intermédiaires, notamment dans le domaine des objets nanométriques où se trouvent la plupart des virus, certains biomarqueurs de pathologies comme les cancers ou les maladies dégénératives, ou encore certaines nanoparticules synthétiques à visée biomédicale. Les chercheurs ont voulu combler ce vide en concevant un système en trois étages : nébulisation* des espèces en solution, focalisation du faisceau de particules et mesure de la masse de ces particules par un réseau de nanorésonateurs mécaniques. Un virus sur la nano-balance, un outil de choix dans la lutte contre l’antibiorésistance Grâce à ce  nouveau système, l’équipe a pu mesurer la masse d’une capside de virus,  celle du phage T5 (100 megadaltons**). Ce virus tueur de bactéries est  un représentant des bactériophages, qui sont considérés comme une  alternative prometteuse aux antibiothérapies classiques. Sa composition  moléculaire est connue, sa masse théorique l’est aussi, mais les  instruments commerciaux ne pouvaient pas, jusqu’alors, mesurer  précisément sa masse. Pourtant, cela permettrait un contrôle-qualité de  la production de ce virus ou d’autres bactériophages en vue d’une  phage-thérapie par exemple. 
  * Nébulisation = Vaporisation sous pression d’un liquide Références : “Neutral Mass Spectrometry of Virus Capsids Above 100 Megadaltons with Nanomechanical Resonators”, Sergio Dominguez-Medina et. al., Science, Novembre 2018.  |