altLe remplaçant : l’irremplaçable de l’été

Paris, le 28 juin 2018. L’été représente une période d’activité chargée pour les remplaçants dans les cabinets des médecins généralistes. Si pour beaucoup d’installés le choix du remplaçant est une formalité, pour d’autres, il est plus difficile de trouver un confrère pour assurer la prise en charge des patients pendant leurs congés. Comment trouve-t-on des remplaçants ? Et surtout qui sont-ils ? ReAGJIR, le syndicat qui rassemble et représente les jeunes généralistes (remplaçants, jeunes installés et chefs de clinique), dresse le portrait de ces médecins remplaçants.

Le médecin remplaçant, cet inconnu indispensable

Le Conseil de l’Ordre annonce le chiffre de 12 000 médecins remplaçants, toutes spécialités confondues, incluant aussi les médecins retraités. Qu’en est-il pour la médecine générale spécifiquement ?

«On estime qu’il y aurait entre 3 000 et 4 000 remplaçants généralistes pour 60 000 médecins généralistes installés. C’est peu, d’autant plus que les remplaçants sont essentiels pour que le système fonctionne et assurer la continuité des soins. En effet, qu’ils soient libéraux ou salariés, tous les médecins prennent à un moment donné des congés, mais les maladies ne prennent pas de vacances. Aussi, pour que le cabinet puisse continuer prendre en charge les patients, le remplaçant est indispensable. », explique le Dr. Marie Brosset, Porte-parole du syndicat ReAGJIR.

Pourtant, trouver un remplaçant pendant les périodes de vacances n’est pas toujours aussi compliqué que l’on pourrait le croire. Cela dépendra essentiellement de deux critères : la localisation du cabinet et la période de remplacement. Bien sûr pour l’été, période de forte demande, il est recommandé de s’organiser un an à l’avance, la quasi-totalité des remplaçants ayant trouvé une place.

Aujourd’hui, certains médecins préfèrent encore fermer leur cabinet que de se faire remplacer. Pour les patients, cette solution n’en est pas une, d’autant plus que la fermeture du cabinet peut entraîner la création d’un désert médical temporaire.

Qui est le médecin remplaçant ?

Les médecins remplaçants sont souvent mal-considérés par le grand public car perçus comme des stagiaires. Or, les médecins peuvent être remplaçants à tout âge et sont tous reconnus par le Conseil de l’Ordre : ils ont un rôle central dans le bon fonctionnement de notre système de soins. De plus, ils n’interviennent pas uniquement en période de vacances, mais aussi en cas d’absence temporaire de tout type (arrêt maladie, formation, maternité ou encore de mandat politique).

Il existe deux types de remplaçants :

Les médecins titulaires du diplôme d'Etat et inscrits à l'Ordre

Les internes en médecine générale, titulaires d'une licence de remplacement, valable un an. Tous en fin d’internat, ils ont déjà effectué au moins 3 semestres de stage sur 6, dont un chez un généraliste.

Le remplaçant exerce donc sous sa seule responsabilité, en lieu et place du remplacé. Il doit lui aussi respecter le code de déontologie médicale et aucun lien hiérarchique ne lie les deux médecins. Autre particularité, le statut de remplaçant peut être multiple : interne remplaçant, remplaçant thésé ou non thésé, retraité remplaçant, etc.

Les médecins remplaçants sont essentiels : ils participent à l’offre de soins primaires, à la continuité et à la permanence des soins.

«Le remplacement a de multiples facettes. Il peut être un choix d’exercice à part entière ou un exercice intermédiaire entre formation et installation. Dans ce dernier cas, le plus fréquent, il représente une expérience enrichissante qui permet aux jeunes médecins de tester plusieurs territoires, plusieurs modèles d’exercice et plus tard, choisir une installation qui leur correspond. », conclut le Dr. Yannick Schmitt, Président de ReAGJIR.

A propos de ReAGJIR – www.reagjir.com

ReAGJIR est le Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants en France. Créé en janvier 2008, ce syndicat regroupe et représente les remplaçants en médecine générale, les médecins généralistes installés depuis moins de 5 ans et les jeunes universitaires de médecine générale (chefs de clinique, maîtres de stage des universités, enseignants de médecine générale). Fédération de syndicats régionaux, la structure accompagne et défend l’exercice du métier par ces trois types de professionnels et milite pour la construction d’un système de santé à l’image des jeunes généralistes : innovant, collaboratif, humain et solidaire. Régulièrement, les Rencontres Nationales de ReAGJIR à Avignon sont l’occasion de rassembler en un même lieu tous les acteurs de santé pour un temps de réflexion, d’entraide (ateliers pratiques), de partage et de convivialité. Prochaine édition : 6 & 7 décembre 2018, au Palais des Papes.