altAprès les affrontements qui se sont déroulés à Hawija le 23 avril, la violence s’est propagée à d’autres régions d’Irak. Malgré le chaos, l’insécurité et les difficultés d’accès, le CICR a pu se rendre dans les zones les plus durement touchées afin d’évaluer la situation et de répondre aux besoins.

Les affrontements qui se sont déroulés à Hawija le 23 avril ont fait de nombreuses victimes, bien que leur nombre exact ne soit pas encore connu. Cela a entraîné un regain de tension entre les tribus et l’armée irakienne, et les violences se sont propagées à d’autres territoires contestés du nord de l’Irak. Au cours de la semaine dernière, des combats ont éclaté dans les régions de Qara Tapa, Jalawla, Suleiman Beg et Tuz Khormato, ainsi que dans la ville de Mossoul.

« Ce qui nous préoccupe, c’est que, d’après nos informations, les journées d’affrontements qui ont suivi les manifestations en certains endroits auraient fait de nombreuses victimes », déclare Pierre Reichel, chef de la sous-délégation du CICR à Kirkouk. « Notre priorité est de faire en sorte que les blessés reçoivent sans délai les soins médicaux dont ils ont besoin. »

Le gouvernorat de Kirkouk et d’autres parties des territoires contestés d’Irak, pris au piège entre les questions tribales complexes, les groupes armés opposés au gouvernement, les querelles territoriales et des questions régionales plus générales, sont au cœur des tensions qui règnent toujours en Irak après des années de conflit. « Aujourd’hui, la situation reste très instable et nous craignons que les tensions n’augmentent et ne fassent encore d’autres victimes », déclare M. Reichel.

Le 25 avril, le personnel du CICR a réussi à atteindre la ville de Hawija, où il a évalué la situation et fourni une assistance médicale au centre de santé local. « Nous avons vu de nombreuses funérailles dans les villages que nous avons traversés et, à l’hôpital, certains blessés recevaient encore un traitement », raconte Anis Gandeel, le délégué du CICR qui dirigeait la mission.

Comme le CICR possède des bureaux à Kirkouk, Khanaqin et Mossoul, il a pu réagir rapidement aux récents événements. Grâce au réseau de contacts de la sous-délégation, il a pu évaluer les besoins en assistance humanitaire et obtenir des garanties de sécurité pour les collaborateurs du CICR se déplaçant dans les zones touchées.

Depuis le 23 avril, le CICR a :

●   observé l’accès des victimes aux services médicaux et repéré les centres où les besoins sont les plus pressants, en étroite collaboration avec les autorités ;

●   fourni du matériel de pansement à l’hôpital de Hawija, qui a accueilli de nombreux blessés, et à l’hôpital de Kifri, qui a connu un afflux de personnes blessées lors des affrontements qui ont eu lieu plus à l’est ;

●   recherché les personnes portées disparues suite aux récents événements afin de faire la lumière sur leur sort, en étroite coopération avec les familles et les autorités.

Le CICR s’efforcera d’élargir son accès à d’autres zones afin de déterminer quels sont les besoins les plus urgents, en particulier en termes de soins médicaux aux blessés. Il poursuivra en outre son dialogue avec les communautés et les autorités, dans un effort visant à élucider le sort des personnes disparues ou détenues et à en informer leur famille.

Le CICR travaille à Kirkouk depuis 2009, répondant aux besoins des personnes les plus touchées par les conséquences de la guerre et par les violences continues que connaissent les territoires contestés. Cette sous-délégation compte actuellement 11 collaborateurs expatriés et 63 collaborateurs irakiens. Le CICR aide la population locale à améliorer son accès à l’eau potable et à rénover les centres de soins de santé, et a mis en place des initiatives micro-économiques en faveur des veuves et des personnes handicapées. Il effectue en outre des visites dans les lieux de détention.