| 23 Mars 2012
« Comme les combats évoluent, le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien doivent adapter leur action humanitaire ; il faut savoir où se trouvent les personnes qui ont dû fuir pour les aider le plus vite et le mieux possible, explique Béatrice Mégevant-Roggo, chef des opérations du CICR au Moyen-Orient. Les gens doivent savoir qu'on peut leur apporter l'aide dont ils ont besoin et que les blessés seront soignés, quel que soit le lieu où les combats se déroulent. Une suspension des combats de deux heures au moins tous les jours est essentielle pour que l'assistance humanitaire soit apportée. » Ces dernières semaines, les équipes du CICR et du Croissant-Rouge arabe syrien ont pu se rendre sur les lieux des combats, à Homs, Idlib, Hama et Deraa. L'accès à ces zones leur a permis d'aider des milliers de personnes touchées par les combats et l'insécurité et par les graves difficultés économiques qui en résultent. Alexandre Equey est le chef adjoint de la délégation du CICR. Il a dirigé une équipe qui s'est récemment rendue à Idlib. « Cette semaine, les équipes du CICR et du Croissant-Rouge arabe syrien ont obtenu un accès plus large à la ville d'Idlib et aux villages environnants de Binnish et Foa, rapporte-t-il. Nous y avons rencontré beaucoup de gens qui nous ont expliqué quels étaient leurs besoins, et nous allons les aider au cours des prochains jours. C'était la première fois que nous pouvions entrer dans ces villages », ajoute-t-il. Distribution de vivres, de couvertures et de matelas à des milliers de personnes déplacées et à la population locale Ces derniers jours, près de 9 000 personnes ont pu bénéficier d'une assistance dans les provinces de Homs et Idlib. Des articles de secours supplémentaires ont été livrés par camion au Croissant-Rouge arabe syrien qui va les distribuer dans les prochains jours. Trois camions sont arrivés à Alep le 20 mars. Ils transportaient 1 500 colis de vivres destinés aux habitants de la ville et des zones rurales de la province. À ce jour, l'aide a bénéficié à près de 3 000 personnes à Manbij, Al-Bab et Maskanah, et à Jarablus et Ayn Arab, à la frontière turque. Plus de 350 personnes qui ont fui Homs et Idlib pour Alep en ont aussi bénéficié à ce jour, et d'autres distributions sont prévues pour ce samedi 24 mars. Le 20 mars, quatre camions sont entrés dans Idlib avec 2 000 colis de vivres. Le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien ont distribué les colis de vivres à 6 000 habitants et déplacés internes. « Les gens attendaient depuis tôt ce matin, raconte Jeroen Carrin, délégué du CICR chargé des secours, qui a participé à la distribution. Le CICR est la seule organisation internationale à avoir apporté des secours dans la ville. » « Je suis allée voir comment le dispensaire de la section d'Idlib du Croissant-Rouge arabe syrien s'en sortait, après les durs moments qu'ils ont connus avant notre arrivée, rapporte Regula Frei, déléguée du CICR chargée de la santé, qui était dans la même équipe. Le dispensaire était la seule structure médicale qui fonctionnait dans le centre-ville. » Des camions transportant 1 800 colis alimentaires, 1 200 matelas, 1 200 couvertures et 600 assortiments d'articles d'hygiène sont arrivés à Zaafaranah, dans la province de Homs. Les secours distribués les 19 et 20 mars ont bénéficié à près de 3 000 personnes déplacées et à un certain nombre de familles d'accueil. Le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien ont visité huit écoles abritant des personnes déplacées à Zaafaranah, Dir al-Foul, Al-Sein et Al-Majdal. La plupart de ces personnes viennent d'Al-Rastan, mais certaines viennent aussi de Talbiseh et d'autres villes et villages. Les familles pré-enregistrées qui ont trouvé refuge dans les écoles reçoivent des colis d'articles d'hygiène et de nourriture.
Depuis décembre, les combats ont des conséquences de plus en plus graves sur le plan humanitaire. Ils ont fait de nombreux morts et blessés, et des dizaines de milliers de personnes se sont enfuies de chez elles, abandonnant presque tout derrière elles. Le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien continuent d'aider les personnes les plus durement touchées par les combats.