Opérations inutiles, médecine à           plusieurs vitesses, coûts prohibitifs et paradoxaux d’une           gestion purement comptable, chirurgiens mieux formés à la peur du           juge qu’à celle de mal faire : le système de santé           français explose !
À l’origine de cette situation,           une administration obsédée par la prévention et le « risque           zéro », qui ne connaît plus qu’une variable           d’ajustement : les effectifs du personnel. Résultat :           l’accumulation de règles inutiles et l’instrumentalisation           de la peur. Un            système pervers où les erreurs médicales servent surtout à justifier           la hausse… des primes d’assurance ! Dans un tel           contexte, le pouvoir des médecins devient de plus en plus symbolique           et les malades de plus en plus agressifs.
Si nous ne faisons rien, nous           hériterons d’un système proche du système américain, inique et           corporatiste, où la seule loi est celle du marché, où être malade est           un luxe. Ce  système  même que le président Obama tente de           réformer dans la douleur.
À la fois stimulant et inquiétant,           le témoignage de Laurent            Sedel , ancien chef du service de chirurgie           orthopédique et traumatologique de l’hôpital Lariboisière qui a           dirigé pendant vingt ans une équipe au CNRS, illustre la complexité           de notre système de santé. Il faudrait pourtant peu de chose pour le           sauver.