altIl n’y a pas eu d’augmentation des taxes sur le tabac depuis janvier 2004.

Les augmentations de 6% de 2007, 2009, 2010 et 2011 sont des augmentations de prix demandées par les industriels, autorisées par le gouvernement, et qui, loin de favoriser la baisse des ventes et de la consommation, ont permis au tabagisme de regagner du terrain en France, en population générale et surtout chez les jeunes …. au seul profit de l'industrie du tabac !

On aurait pu faire deux fois mieux et deux fois plus vite

Depuis la La loi Evin de 1991, les prix ont triplé, les ventes ont été divisées par deux ainsi que la mortalité par cancer du poumon des hommes de 35 à 44 ans. Malheureusement, on peut constater que cette baisse n’a eu lieu que sur les dix années pendant lesquelles les augmentations de taxe ont conduit à des augmentations dissuasives et répétées des prix. Dix années ont été perdues (1997-2002 ; 2005- aujourd’hui) faute d’augmentation des taxes.


Évolution des ventes de cigarettes en milliard de cigarettes en France


La France aurait pu rester exemplaire

- Avec 30% de fumeurs, la France est loin des 20% dénombrés par l’OMS en Europe, des 22% en Suisse, des 16% en Suède. La mortalité provoquée par le tabac est passée de 60 000 à 73 000 décès par an dont la moitié par cancers.

- La France est le pays d’Europe avec la plus forte proportion de femmes enceintes fumeuses (2 fois plus qu'en Allemagne et 4 fois plus qu'en Suède) et la lanterne rouge européenne pour la santé et la mortalité périnatale de la mère et de l’enfant.

- Des enfants naissent handicapés à cause du tabagisme de leur mère ; après la naissance, le tabagisme des parents augmente les risques de mort subite du nourrisson et les enfants de parents fumeurs ont deux fois plus de problèmes respiratoires que les autres.

Seule l’augmentation des taxes permet des augmentations répétées et dissuasives des prix.

L’Assurance Maladie et l’Etat seraient alors les principaux bénéficiaires des revenus supplémentaires et  non  les fabricants et les buralistes. La Banque Mondiale a démontré depuis longtemps qu’une augmentation de 10% des prix  est suivie d’une baisse des ventes de 4% en population générale et de 8% chez les jeunes.

Considérant que la lutte contre le tabagisme, véritable fléau sanitaire, dépend essentiellement de mesures financières et de décisions politiques,

l'Académie nationale de médecine estime qu'il ne peut y avoir de prévention sans ce type de mesures, en particulier vis-à-vis des plus jeunes. C'est pourquoi, elle demande, dans un retour à l'esprit et à la lettre de la loi Evin, que la France tienne les engagements internationaux qu'elle a pris en 2004 en ratifiant la Convention Cadre de Lutte Anti Tabac (CCLAT) établie sous l'égide de l'OMS. Elle est prête à participer à un « Grenelle du tabac » si les pouvoirs publics l’organisent.