altGenève – Selon une étude publiée aujourd’hui dans le Bulletin de lOrganisation mondiale de la Santé, les insecticides ne suffisent pas, à eux seuls, à lutter contre le moustique vecteur de la dengue, une maladie grave contractée par quelque 50 millions de personnes chaque année.


Cette importante étude, menée dans six villes d’Asie et qui porte sur les habitudes de reproduction du moustique de l’espèce Aedes aegypti (celui qui transmet la dengue), a mis en lumière de grandes différences quant au mode de reproduction des moustiques et à la transmission de la dengue selon les endroits. Ces différences s’expliquent par l’influence de facteurs tels que les habitudes des ménages, l’état et l’écologie de l’environnement local et le comportement des moustiques.

Cette étude menée à grande échelle dans plusieurs pays, avec le soutien d’un partenariat entre le Programme spécial de recherche et de formation concernant les maladies tropicales (TDR) à l’Organisation mondiale de la Santé et le Centre de recherches pour le développement international au Canada, a permis, pour la première fois, de passer au peigne fin des bâtiments publics et privés ainsi que des lieux à ciel ouvert dans certains endroits de six villes en Inde, en Indonésie, au Myanmar, aux Philippines, à Sri Lanka et en Thaïlande. Près de 50 000 réservoirs d’eau ont été recensés et c’est dans les réservoirs non utilisés, non couverts et situés à l’extérieur dans des propriétés privées que l’on a trouvé le plus grand nombre de larves de moustiques.

Si l’étude a montré que les moustiques se reproduisent de préférence dans les réservoirs remplis d’eau de pluie, l’utilisation de larvicides sur le site d’étude en Thaïlande a amené les moustiques à se reproduire dans des réservoirs remplis d’eau du robinet, situés à l’intérieur.

« Les communautés s’attendent généralement à ce que les services de santé publique luttent contre la prolifération des moustiques, normalement en pulvérisant des insecticides », dit le Dr Johannes Sommerfeld, du TDR à Genève, co-auteur de l’étude. « La pulvérisation d’insecticide à grande échelle ne permet cependant pas d’éliminer les moustiques au stade larvaire. Comme ces moustiques se reproduisent dans plusieurs types de réservoirs d’eau dans les habitations et aux alentours, les individus, les familles et les communautés ont un rôle tout aussi important à jouer dans la destruction des gîtes larvaires. Pour mener ce combat, les communautés doivent collaborer étroitement avec les services de santé publique et d’autres services », a-t-il ajouté.

La dengue est une maladie grave, qui peut être mortelle. Le nombre de cas a fortement augmenté ces dernières décennies en raison d’une intensification de l’urbanisation, des échanges commerciaux et des voyages. Il n’existe encore aucun médicament ni vaccin efficace et la seule solution est donc d’empêcher le moustique vecteur de se reproduire et de piquer l’être humain.

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Le numéro du mois de mars est consacré en particulier aux maladies transmissibles dans la Région de l’Asie du Sud-Est.

D’autres sujets sont également abordés dans ce numéro du Bulletin :