altLe Pr Karim Fizazi, oncologue médical, spécialiste des tumeurs génito-urinaires et chef du département de Médecine Oncologique de Gustave Roussy (Villejuif), a présenté samedi 1er juin, lors du 49ème congrès de l'ASCO, à Chicago, les résultats finaux de l'essai GETUG 13 : étude internationale de phase III menée chez des patients atteints de tumeurs germinales disséminées de mauvais pronostic. Les résultats montrent une amélioration significative du taux de survie sans progression. Cette étude a également été retenue pour le Best of ASCO, une sélection des études phares parmi toutes les présentations faites lors de ce congrès.

 

L'essai clinique GETUG 13 proposait un traitement personnalisé des patients en fonction de la vitesse de diminution des biomarqueurs sanguins hCG et AFP (hormone chorionique gonadotrope et alpha-foeto-protéine) après une seule cure de chimiothérapie standard.

 

Les patients présentant une décroissance lente des marqueurs tumoraux (groupe défavorable) ont été randomisés en deux bras : le premier a continué de recevoir la chimiothérapie standard par le protocole BEP (bléomycine, étoposide, cisplatine), le deuxième, un protocole de chimiothérapie « dose-dense » utilisant six médicaments de chimiothérapie au lieu de trois (taxol-BEP-oxaliplatine/ puis cisplatine-ifosfamide-bléomycine).

 

Les résultats finaux de cette étude montrent une réduction de 34% du risque de progression tumorale ou de décès chez les patients ayant reçu la chimiothérapie « dose-dense ». Le taux de guérison atteint ainsi environ 75%. Ce bénéfice est acquis sans majoration d'effets secondaires graves, malgré des neurotoxicités plus fréquentes mais globalement réversibles, ni de seconds cancers chimio-induits.

 

Promue par UNICANCER, l'étude GETUG 13 a reçu un financement du programme hospitalier de recherche clinique en cancérologie (PHRC), dans le cadre d'un appel à projets de l'Institut national du cancer (INCa) et de la Ligue nationale contre le cancer. Cette étude internationale a recruté 263 patients au total, en France, aux Etats-Unis et en Slovaquie.

 

Le cancer du testicule est la tumeur la plus fréquente chez l'homme jeune. En France, ce cancer touche entre 1 500 et 2 000 nouveaux cas par an. Si les patients atteints d'une tumeur de bon pronostic obtiennent le plus souvent la guérison, les patients du groupe de mauvais pronostic n'obtenaient jusqu'alors la guérison que dans environ 50% des cas.

 

« Cela faisait  25 ans que nous n'avions pas connu de progrès réel pour les patients atteints d'un cancer du testicule de mauvais pronostic. L'étude GETUG 13 montre qu'il est possible de réduire le risque de progression tumorale ou de décès de ces jeunes patients de manière significative grâce à une chimiothérapie dose-dense. De plus, l'utilisation de l'outil décroissance des marqueurs sanguins nous permet de ne donner le traitement le plus lourd qu'aux patients réellement atteints des cancers les plus graves », explique le Pr Fizazi.

 

L'étude GETUG 13 devrait aboutir à généraliser la chimiothérapie « dose-dense » comme nouveau standard de traitement chez les patients atteints des tumeurs germinales disséminées de mauvais pronostic chez lesquels la décroissance des marqueurs sanguins est lente.



 

/  A propos de Gustave Roussy

Gustave Roussy, premier centre de lutte contre le cancer en Europe, constitue un pôle  d'expertise global contre le cancer entièrement dédié aux patients. Il réunit sur un même site 2 600 professionnels dont les missions sont le soin, la recherche et l'enseignement.

En consacrant près de 20% de son budget à la recherche, l'Institut affiche clairement sa volonté de promouvoir la recherche comme moteur de l'innovation au bénéfice des patients. Etablissement de santé privé d'intérêt collectif, il est habilité à recevoir des dons et legs.

 

Gustave Roussy en chiffres (en 2012) : 353 lits et 88 places de jour ; 46 000 patients dont 12 000 nouveaux par an ; 1 patient sur 4 participe à un essai clinique (2 813 en 2012) ; 524 patients en essais précoces en phases I/II en 2012 ; 31 essais précoces spécifiques d'un cancer d'organe en 2011 et 450 patients ayant bénéficié d'une analyse moléculaire de leur tumeur ; 300 études cliniques en cours.

www.gustaveroussy.fr

 

 

/ A propos d'UNICANCER et de R&D UNICANCER

Seul groupe hospitalier exclusivement dédié à la lutte contre le cancer en France, le Groupe UNICANCER regroupe les Centres de lutte contre le cancer (CLCC) et leur fédération, la Fédération française des Centres de lutte contre le cancer.

Les 18 Centres de lutte contre le cancer sont des établissements de santé privés à but non lucratif, participant au service public hospitalier. Ils assurent des missions de soins, de recherche et d'enseignement, avec une prise en charge en conformité avec les tarifs conventionnels et l'absence de pratiques libérales.

R&D UNICANCER est un promoteur académique et un opérateur de recherches en cancérologie. Il a le statut de délégation à la recherche clinique et à l'innovation (DRCI). R&D UNICANCER promeut des études cliniques impliquant plus de 130 centres, français et étrangers et héberge le Bureau de liaison français de l'European Organisation for Research and Treatment of Cancer (EORTC).

 

R&D UNICANCER en chiffres (en 2012) : 60 essais cliniques actifs, 3190 patients inclus, plus de 130 centres recruteurs. www.unicancer.fr