altOn déplore environ 2 200 traumatismes de la moelle épinière par an en France. Plus de la moitié concernent des jeunes de moins de 25 ans, en majorité des hommes ( sex ratio/ : 1/3) et connaissent des conséquences graves , parfois définitives.

Or, bon nombre de ces tragédies personnelles pourraient être évitées et le coût que ces accidents représentent pour la société économisé, simplement avec une meilleure organisation de la prise en charge des blessés.

Les  causes principales sont les accidents de la voie publique (70 %), les chutes d'une hauteur et les accidents de sport. Parmi les patients décédés dans un accident de la route, 20 % des autopsies révèlent la présence d'une lésion du rachis cervical. Les lésions graves du rachis cervical au cours d'un accident de voiture sont rares (< 5 %) lorsque le patient a attaché sa ceinture de sécurité.

La prise en charge en urgence des traumatismes de la moelle épinière est très inégale dans notre pays selon les régions, y compris en Ile de France, et représente une perte de chance pour le blessé :

3 à 25% des lésions de la moelle épinière s’aggravent  durant le transport à l’hôpital, ou durant les premières phases des soins.

25 % de paraplégies incomplètes au moment de l'accident deviennent complètes si les blessés arrivent trop tard  à l'hôpital

Nombre de séquelles irréversibles sont dues à  une erreur d'aiguillage.

 

LE DÉLAI DE PRISE EN CHARGE EFFICACE

NE DOIT PAS EXCÉDER 3 À 6 HEURES APRÈS LE TRAUMATISME

Pour la communauté scientifique internationale, le seul facteur capable de modifier le pronostic et l’importance des séquelles consécutives à ces lésions de la moelle épinière est la vitesse avec laquelle le tissu nerveux est décomprimé et l’étui osseux vertébral qui l’entoure, réaligné et stabilisé chirurgicalement.

 

L'Académie nationale de médecine déplore que ses recommandations formulées en 2005 soient restées lettre morte.*

Elle considère que le progrès, issu de l'accord survenu en 2009 entre les pompiers, souvent les premiers sur les lieux de l’accident, et le SAMU ne saurait cependant suffire à mettre fin au défaut d’organisation responsable de séquelles irréversibles, alors que des tragédies pourraient être évitées sans coût supplémentaire pour la collectivité.

L'Académie recommande que, dans le cadre du parcours de soins, des centres référents dédiés aux traumatismes de la moelle soient spécifiquement identifiés et labellisées afin que les opérateurs du SAMU puissent y transporter les blessés concernés dans les meilleurs délais pour un meilleur gain de chance.

 

* Recommandations au sujet des traumatismes de la moelle épinière (Communiqué du 31 mai 2005)

http://www.academie-medecine.fr/detailPublication.cfm?idRub=27&idLigne=87