Écrit par Les Echos			
				
			|	
						
				22 Janvier 2013			
			
				
		
				
				
		  Une nouvelle étude Les Echos
Une nouvelle étude Les Echos 
L’avenir de la psychiatrie hospitalière
Le secteur de la prise en charge de la santé mentale
 
Une étude pour anticiper l'avenir de la psychiatrie hospitalière face au réveil des cliniques privées. 
Quels  sont les grands enjeux auxquels sont confrontées les cliniques privées  face à la domination des hôpitaux publics ? Quels modèles économiques  pour quels résultats financiers ? Quelles stratégies de croissance ? 
Une vision à 360° de tous les champs qui agitent la psychiatrie hospitalière.
 
Une domination écrasante du secteur public
Longtemps absent des formules de post-urgence et d’hospitalisation de jour, le secteur privé rattrape son retard
Le  secteur public domine le marché de la psychiatrie hospitalière avec  près de 66 % de l’activité à temps complet, 80 % pour le temps partiel  et près de 90 % pour l’ambulatoire. Les cliniques privées de santé  mentale totalisent 4,7 millions de journées en 2011, soit 18,2 % de  l’activité, en progression de plus de 3 % en 2011. Le secteur sous  dotation globale (public et associatif) enregistre quant à lui une  croissance quasi-atone. La psychiatrie hospitalière est ainsi l’un des  rares segments d’activité, avec le SSR, où le secteur privé gagne des  parts de marché.
Demain, une croissance bridée ?
Desserrer l’étau entre des recettes contraintes par les pouvoirs publics et des charges qui progressent
La  pression tarifaire se fait plus forte sur le secteur des cliniques  psychiatriques, alors que l’activité augmente peu et que certaines  charges continuent à progresser fortement. Les établissements sont ainsi  pris dans un effet ciseau qui réduit progressivement leurs marges et  impact leur capacité à investir. Malgré une érosion certaine de ses  résultats depuis plusieurs années, la psychiatrie reste l’activité du  secteur privé lucratif qui présente le meilleur couple  rentabilité/sécurité. A la différence du MCO, économiquement fragile, et  du secteur des soins de suite et de réadaptation dont la tarification  va changer à court terme, la psychiatrie dispose d’une meilleure  visibilité qui est de nature à rassurer les investisseurs.
Préparer l’arrivée de la T2A…
La révolution de la tarification des établissements de santé mentale est en marche
La  tarification à l’activité (T2A) s’applique dans le secteur MCO depuis  2005 pour les cliniques privées. Son application pour les établissements  SSR vient d’être repoussée à 2016. La psychiatrie ne devrait pas  échapper à cette évolution malgré la diversité et la complexité des  prises en charge. Bien que l’horizon du passage à la T2A en psychiatrie  soit encore lointain, deux problématiques doivent être soulevées : les  risques de sous et sur-dotations et la nécessité absolue de tracer, dans  un but de facturation, tous les actes réalisées par les multiples  intervenants. La notion de temps consacré au patient étant essentielle  en psychiatrie, la T2A doit être envisagée avec prudence pour ne pas  entraîner d’effets pervers : recentrage vers les activités  d’hospitalisation, démotivation du personnel, dimensions loco-régionales  spécifiques…
… et prendre des parts de marché au secteur public
Développement de l’activité, création de filières de prises en charge…
Face  à la concurrence vive de l’hôpital public, les groupes de cliniques  privées doivent saisir de nouvelles opportunités de développement :
- renforcer  leur implantation au niveau régional afin de proposer des filières  complètes de prise en charge au niveau local et créer des pôles  d’excellence ;
- développer l’ambulatoire où, contrairement au court séjour, le secteur privé connaît un retard certain face au public,
- miser sur de nouvelles formes de prises en charge aux confins de la psychiatrie et des soins de suite.
Des besoins de financement élevés
Un secteur attractif pour les investisseurs
Ces  stratégies de croissance (ouverture de nouveaux lits, spécialisation…)  nécessitent de lourds investissements. Aujourd’hui, elles sont peu  remises en cause par le durcissement des conditions d’accès aux  financements. Le marché de l’hospitalisation est en effet peu sensible  aux cycles. Les taux de remplissage sont très élevés, ce qui exclut tout  risque de surcapacités et les cash flow sont récurrents. Il est dès  lors toujours possible de lever des ressources auprès des fonds  d’investissement qui continuent d’investir le secteur.