Monsieur le Directeur général de la santé, cher Jean-Yves GRALL, Madame la Présidente de l’Institut national du cancer (INCA), chère Agnès BUZIN, Madame la Directrice de l’Institut de veille sanitaire (INVS), chère Françoise WEBER,

« Le dépistage du cancer du sein: parlez-en aux femmes que vous aimez » est le slogan de cette 7ème campagne d’information et de communication destinée à inciter les femmes de 50 à 74 ans à participer au dépistage organisé du cancer du sein.

A l’occasion de ce mois d’octobre rose 2011, les maris, les enfants, les petits-enfants, les amis, les voisins d’une femme aimée, sont cette année plus particulièrement appelés à se mobiliser, ensemble, pour convaincre de la nécessité de ce dépistage.

C’est un appel à un véritable acte de solidarité, d’attention à l’autre que je veux aujourd’hui saluer dans cette démarche.

Parler du dépistage du cancer du sein aux femmes que vous aimez, c’est d’abord faire prendre conscience à chacune que le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes en France, avec 53 000 nouveaux cas estimés en 2011 et 11 300 décès.

C’est aussi dire et redire, afin que tout le monde le sache que, lorsque le cancer du sein est détecté à un stade précoce, la survie relative est supérieure à 90%, d’où l’intérêt de pouvoir dépister le plus tôt possible ce cancer, afin de la traiter efficacement, afin d’en guérir !

En 2010, plus de 2 360 000 femmes ont eu recours au dépistage organisé du cancer du sein, ce qui représente 52% de la population cible. Je le dis à toutes et tous avec force : cela n’est pas suffisant. Le taux de participation, qui a progressé de façon importante jusqu’en 2008, a atteint un palier autour de 52%, et enregistre même une légère diminution en 2010 puisque nous sommes passé de 52.3% en 2009 à 52% en 2010.

C’est pourquoi, en 2011, nous devons nous mobiliser pour relever ce seuil. Car ce dépistage organisé est une chance pour la vie de chaque femme. Il est gratuit, et il est particulièrement fiable.

Les radiologues sont en effet agréés, et la mammographie est systématiquement relue par un second radiologue expert. En 2007, près de 9% des cancers du sein ont été détectés grâce à cette seconde lecture, qui n'existe que dans le cadre du programme de dépistage organisé.

C’est pourquoi je dis aux femmes : saisissez la chance que vous avez de vous faire dépister.

Il nous faut lutter collectivement, solidairement contre tous les cancers, et notamment contre ce cancer du sein, en levant tous les obstacles psychologiques qui empêchent ou freinent le dépistage.

Se faire dépister contre le cancer du sein, c’est, pour une femme, être actrice de sa propre santé.

C’est prévenir des soins pénibles quand ils interviennent, hélas, trop tard.

Nous, les femmes, nous ne devons pas avoir peur du résultat d’un dépistage, car ignorer une maladie comme le cancer, cela ne revient pas à l’éviter.

Plus de 3000 vies pourraient être sauvées chaque année si 70% au moins des femmes de 50 à 74 ans réalisaient un dépistage tous les deux ans.

J’en appelle à la volonté des femmes, à leur courage, pour mieux s’occuper de leur propre santé, pour être les premières à s’engager contre le cancer du sein, puisqu’elles sont concernées, mais aussi contre tous les cancers. Car les femmes, qui sont des actrices souvent essentielles de soins et de l’accompagnement de leurs proches, doivent aussi prendre soin d’elles mêmes, de leur propre santé.

A travers cette lutte pour la santé des femmes, « Octobre Rose 2011 » est aussi bien une formidable occasion de faire reculer le cancer du sein, de le soigner, de le prévenir, que de changer son image sociale.

Je compte donc sur vous tous, et sur vous toutes, Mesdames, pour, en 2011, faire progresser significativement le nombre de dépistages du cancer du sein.

C’est une question de santé, c’est aussi une question de conviction !