| 16 Mai 2011
 
 Médicaments biosimilaires - Point d’information
Un médicament biologique est une substance qui est produite à partir  d’une cellule ou d’un organisme vivant ou dérivée de ceux-ci. On peut  citer par exemple, les vaccins, les facteurs de croissance ou les  médicaments dérivés du sang.
 Un médicament biosimilaire est similaire à un médicament biologique de  référence qui a déjà été autorisé en Europe. Le principe de  biosimilarité s’applique à tout médicament biologique dont le brevet est  tombé dans le domaine public. 
 Ce médicament doit avoir des propriétés physico-chimiques et biologiques  similaires, la même substance pharmaceutique et la même forme  pharmaceutique que le médicament de référence. Enfin, l’efficacité et la  sécurité doivent être équivalentes au médicament de référence. 
 La production des médicaments biologiques est complexe car elle s’appuie  sur des cellules ou des organismes vivants. En raison de la variabilité  biologique de ces sources de production, certaines différences de  fabrication peuvent impacter les propriétés cliniques des produits issus  de ces processus. Les produits de référence n’étant pas identiques aux  produits biosimilaires, le principe de substitution, valable pour les   médicaments chimiques, ne peut donc s’appliquer automatiquement aux  médicaments biosimilaires.
Les médicaments biosimilaires sont évalués à l’Agence européenne des médicaments (EMA). Depuis 2006, 14 médicaments biosimilaires ont été autorisés dans l’Union européenne . Il s’agit principalement de facteurs de croissance (hormone de croissance, érythropoïétines, etc.).
Les produits biosimilaires sont homologués selon des conditions strictes afin de garantir la sécurité des patients. Dans la mesure où le processus de fabrication des médicaments biotechnologiques n'a pas été rendu public, la production de produits biosimilaires reste un exercice complexe.
Les autorités européennes ont élaboré des guides qui précisent les  conditions nécessaires à l’obtention d’une autorisation de mise sur le  marché (AMM) pour un médicament biosimilaire. 
 L’AMM est délivrée sur la base d'une équivalence de résultats  thérapeutiques, et non pas uniquement sur la base de la bioéquivalence  comme pour les génériques chimiques. La démonstration de la similarité  nécessite donc de nouveaux essais précliniques et cliniques. 
 Des guides spécifiques publiés par l’Agence européenne du médicament  (EMA) sont régulièrement mis à jour afin d’accompagner l’industrie  pharmaceutique dans le développement de tels produits.
Lorsque le produit de référence déjà commercialisé est associé à plusieurs indications thérapeutiques, il est nécessaire de strictement justifier l'efficacité et la sécurité du produit biosimilaire pour toutes les indications et les mécanismes d’action impliqués. Il est parfois demandé de démontrer une efficacité séparément pour chacune des indications revendiquées. Dans certains cas, l’extrapolation de la similitude thérapeutique montrée dans une indication à d'autres indications du produit de référence est acceptée si l’expérience clinique, la publication de données ou plus généralement le mécanisme d’action de la molécule le permettent.
La mise sur le marché des médicaments biologiques s’accompagne d’un dispositif de surveillance mis en place par le fabricant. Ce dispositif doit comporter les mêmes mesures particulières que le médicament biologique de référence, mais aussi une surveillance de la réponse immunologique lors de l’administration du produit.
14 médicaments biosimilaires, représentant 4 substances actives différentes, sont autorisés aujourd’hui en Europe.
Le médicament de référence des ces biosimilaires est Eprex/Erypo.
 L’époétine alfa, est une copie d’une hormone appelée érythropoïétine qui  stimule la production de globules rouges dans la moelle osseuse.
 Cette substance est notamment indiquée dans le traitement de l’anémie  (faible nombre de globules rouges) chez des patients atteints  d’insuffisance rénale ou de certains types de cancer.
 L’époïetine est fabriquée par une cellule ayant reçu un gène qui lui permet de synthétiser cette hormone.
Le médicament de référence de ces médicaments biosimilaires est Neupogen.
 Le filgrastim est proche d’une protéine humaine appelée «facteur de  croissance de la lignée granulocytaire» (G-CSF) qui stimule la  production de globules blancs par la moëlle osseuse. 
 Cette substance est indiquée pour stimuler la production de globules blancs.
 Le filgrastim est produit par une bactérie ayant reçu un gène (ADN) qui  la rend apte à le synthétiser («technique de l’ADN recombinant»).
Le médicament de référence de ces médicaments biosimilaires est Genotropin.
 La somatropine est identique à une hormone de croissance qui favorise la  croissance pendant l’enfance et l’adolescence, et influence également  la façon dont le corps prend en charge les protéines, la graisse et les  glucides. 
 La somatropine est produite par une bactérie ayant reçu un gène (ADN)  qui la rend apte à la synthétiser («technique de l’ADN recombinant»).
Les médicaments biosimilaires sont en principe autorisés pour traiter  les mêmes maladies que le médicament de référence. Un médicament  biosimilaire peut toutefois avoir moins d’indications que le médicament  de référence, le plus souvent faute d’études probantes d’efficacité et  de sécurité dans l’indication concernée alors que le mécanisme d’action  exige que ces études soient fournies.
 Le concept de biosimilarité suppose que les doses recommandées soient  les mêmes que celles du médicament de référence. Dans tous les cas il  importe avant prescription de vérifier le résumé des caractéristiques de  chaque produit (RCP) pour vérifier d’éventuelles différences avant  prescription.
Pour un même patient, les changements multiples ou fréquents de traitement entre médicaments déclarés similaires (y compris le médicament de référence) rend difficile le suivi des effets indésirables, en particulier d’origine immunitaire. Il sera en effet impossible d’affirmer lequel des traitements équivalents est responsable de l’effet observé. En conséquence, pour assurer le suivi de pharmacovigilance et la sécurité des patients, l’Afssaps recommande de changer le moins possible les traitements avec des médicaments biosimilaires chez un même patient.
Au cours de la séance du 12 mai 2011, la commission d’AMM a notamment :
Un médicament biosimilaire  est semblable à un médicament d’origine biologique issu d’une substance  dérivée du tissu biologique ou de la matière première d’une source  cellulaire vivante) qui a déjà été autorisé. Le principe de  biosimilarité s’applique à tout médicament biologique dont le brevet est  tombé dans le domaine public.
 Les médicaments biosimilaires sont en principe autorisés pour traiter  les mêmes maladies que le médicament de référence (princeps). Un  médicament biosimilaire peut toutefois avoir moins d’indications que le  médicament de référence.
Les produits biosimilaires sont autorisés au niveau européen. Par  rapport au médicament de référence, un médicament biosimilaire doit  avoir des propriétés physico-chimiques et biologiques similaires, la  même substance pharmaceutique, et la même forme pharmaceutique. Enfin,  il doit être équivalent  au médicament biologique de référence en termes  d’efficacité et de sécurité. La complexité des méthodes de fabrication  des médicaments biologiques, due notamment à la variabilité biologique  des sources de production, peut avoir un impact sur les propriétés  cliniques des produits finis.
 En conséquence, l’AMM est délivrée sur la base d'une équivalence de  résultats thérapeutiques, et non pas uniquement sur la base de la  bioéquivalence comme pour les génériques chimiques. La démonstration de  la similarité nécessite donc de nouveaux essais pré-cliniques et  cliniques.
 Depuis 2006, 14 médicaments biosimilaires ont été autorisés dans l’Union européenne . Il s’agit principalement de facteurs de croissance (hormone de croissance, érythropoïétines, etc.).
La France étant pays membre de référence, dans le cadre d’une procédure de reconnaissance mutuelle, pour l’évaluation de la spécialité Eprex (époetine alfa) depuis sa commercialisation, il a été décidé de sensibiliser les membres de la commission d’AMM sur la mise sur le marché de médicaments biosimilaires. L’arrivée prochaine de nouvelles générations de médicaments biosimilaires sur le marché conduit également à faire un point sur les critères de l’évaluation réalisée au niveau européen.
Les médicaments biosimilaires sont la plupart du temps autorisés pour  traiter les mêmes maladies, aux mêmes doses que le médicament de  référence. 
 Du fait de la variabilité possible du produit fini, un médicament  biosimilaire ne peut être identique au princeps, à la différence des  génériques de médicaments chimiques. Le principe de substitution des  génériques des médicaments chimiques ne peut ainsi pas s’appliquer aux  médicaments biosimilaires.
 Il appartient au médecin de décider, à l’initiation d’un traitement, de  prescrire un princeps ou un médicament biosimilaire à son patient.
Au cours de la Commission d’AMM, une discussion a été engagée sur l’utilisation des produits biosimilaires au Neupogen® en s’appuyant sur l’exemple du don de cellules souches hématopoïétiques réalisé pour une transplantation. La prescription de ces produits chez des volontaires sains peut poser des questions spécifiques dans ce contexte très particulier. L’Agence de la Biomédecine a présenté un bilan de l’utilisation de ces facteurs de croissance chez les donneurs sains
La commission a de plus examiné :